Noyade : six conseils à suivre pour éviter les accidents cet été

Deux interventions, rien que pour la matinée de mercredi, des sapeurs-pompiers du Var et des Alpes-Maritime pour un début de noyade et une noyade en Paca. L'occasion de rappeler les gestes à adopter pour se baigner en toute sécurité.

Deux accidents qui rappellent les dangers de la mer. Il n'était pas encore 11 heures, mercredi 17 juillet, quand les Sapeurs pompiers du Pradet, dans le Var, sont intervenus pour une femme, de 74 ans, qui a présenté un début de noyade. Elle a été prise en charge dans un état grave par les secours dont une équipe médicale. Malgré l'intervention, rapide, des secours, la victime, qui a fait un malaise après être sortie de l'eau, a été déclarée morte par le médecin du Smur.

Dans le département des Alpes-Maritimes, c'est à Cannes, qu'un homme octogénaire, en état grave à la suite d'une noyade, a dû être réanimé et transporté médicalisé par l'équipage du Smur et du VSAV, au Centre Hospitalier de la Fontonne, à Antibes.

Une cause de mortalité importante

Selon Santé publique France (SPF), la noyade est la première cause de mortalité par accident de la vie courante chez les moins de 25 ans en France. Mais cette cause concerne, également, les autres catégories d’âge, comme les séniors. "Du 1er juin au 3 juillet 2024, 221 noyades ont été recensées en France dont 69 décès (soit une proportion de noyades suivies de décès de 31 %)", précise SPF dans son dernier bilan. Ces chiffres sont en baisse de 29 % en comparaison de ceux de 2023. Cette différence s’explique principalement par des conditions climatiques très différentes entre les mois de juin 2023 et 2024.

En 2024, 59% des noyades ont concerné des adultes, 25% les moins de 6 ans, et 16% les 6-17 ans. La proportion de noyades suivies de décès est plus importante chez les adultes (46% contre 7% chez les moins de 6 ans, 9 noyades suivies de décès sur 10 concernant des adultes).

Les décès par noyade en cours d’eau/plan d’eau ont concerné tous les âges alors que les décès par noyade ont davantage eu lieu en piscine privée pour les mineurs (la moitié des décès de cette tranche d’âge) et en mer pour les adultes (plus du tiers des décès chez les adultes). Le nombre de noyades et de décès reste élevé sur cette période. Les noyades concernent tous les âges et tous les lieux.

Les marins-pompiers et la société des eaux de Marseille rappellent les consignes de sécurité autour des risques de noyade dans le canal de Marseille.

Retour sur les chiffres effrayants de 2023

Santé publique France a publié son bilan annuel qui décrit les caractéristiques des victimes et les éléments de circonstances de survenue des noyades enregistrées durant l’été 2023. Trois pics de noyades ont été observés au cours de la période estivale (les week-ends du 8-9 juillet, du 15-16 juillet et du 19-20 août 2023). Ces pics correspondent aux vagues de fortes chaleurs, et plus globalement aux moments où la météo a été la plus favorable à la baignade.

Près de 30% des noyades au cours de l’été 2023 ont entraîné un décès.

Santé publique France

Bilan 2023 Santé publique France

Le bilan de l’été 2023, considéré par  Météo-France  comme le 4e été le plus chaud depuis 1900, montre un nombre de noyades et de noyades suivies de décès qui restent élevés pour tous les âges et tous les lieux.

Les six règles d'or à suivre pour éviter les noyades

Selon  Santé Publique France, les enfants de moins de 6 ans représentent le quart des noyades accidentelles dont la principale cause est une surveillance insuffisante. France 3 Côte d'Azur détaille six conseils à suivre.

• Avoir une hypervigilance constante

Avec l’habitude, les jours qui passent et les enfants qui grandissent, c'est une évidence : les adultes peuvent, parfois, relâcher leur surveillance, d'autant plus lorsqu'ils ont une piscine. Mais, c’est là qu’il faut redoubler d’effort. Un enfant ne fait pas de bruit quand il se noie et 3 minutes suffisent pour le perdre.

"Vous tenez à eux, ne les quittez pas des yeux !"

Slogan de la campagne de prévention du ministère de la Santé

L'an dernier, les ministères  de la Santé  et  des Sports  ont lancé une campagne de prévention centrée sur la vigilance des parents auprès des jeunes enfants.

La noyade sèche est un oxymore inquiétant. C'est en fait, une insuffisance respiratoire dut à l'entrée d'eau dans les poumons. C'est, en fait, une noyade retardée. La personne peut "boire la tasse", ingurgiter de l'eau dans les poumons et finalement, en suffoquer.

Pour prévenir ce risque, il convient de surveiller votre enfant lorsque celui-ci boit la tasse. Consulter un médecin, si des signes d'essoufflement, une toux, des vomissements ou une fatigue intense apparaissent dans les 72 heures. Vigilance donc, même après la baignade !

• Se mettre tous à l'eau

Il est conseillé de se baigner en même temps que votre enfant. Si ce n'est vous, vous pouvez désigner un adulte responsable de la surveillance. L'objectif est de rester tout le temps avec l'enfant même quand il joue au bord de la piscine ou au bord du rivage.

• Lever les yeux

Ce sont les vacances, ou tout du moins, un moment de détente. Alors c'est farniente au soleil, avec son téléphone ou un bon bouquin. Mais avec les yeux rivés sur l'écran ou son livre, c'est l'accident que l'on ne voit pas ! Pensez donc à lever les yeux fréquemment. Chaque été, les noyades accidentelles provoquent environ 50 décès chez les enfants de moins de 13 ans. Un manque de surveillance est relevé dans 1 noyade sur 2. Ne vous absentez sous aucun prétexte, même pour un court instant.

• Apprendre à nager

Et si avec tout ça, vous avez, vraiment, envie d'aller dans l'eau avec vos enfants, le meilleur conseil, c'est quand même de "bien"  apprendre à nager.

• barrière de protection,
• alarme en cas de chute,
• couverture de sécurité,
• abri intégral type véranda.

Les piscines gonflables, hors-sol, démontables ne sont pas concernées par cette obligation. En revanche, il est conseillé de sécuriser l'accès, pour éviter qu'un enfant puisse s'y rendre sans surveillance.

À la mer, les frites et autres bateaux gonflables ne sont pas des protections adaptées car l'enfant peut tomber. Il faut donc privilégier les brassards ou ceinture flottante.

• Se former aux premiers secours

Si la vigilance incombe aux tuteurs légaux, c’est aussi l’affaire de tous, même des plus jeunes. Depuis cinq ans, la  Société Nationale de Sauveteurs en Mer (SNSM)  et la mutuelle la Macif organisent une tournée "mini-sauveteurs"  pour sensibiliser  x premiers secours, pour la sécurité des jeunes eux-mêmes, et pour celle de leur entourage.

De 7 à 12 ans, les enfants peuvent ainsi apprendre gratuitement à identifier les risques du bord de mer, connaître les bons réflexes en cas d'accident, et apprendre les numéros d'urgence, le 18 pour les pompiers, le 15 pour le Samu, le 196 pour les urgences maritimes. Et repartir avec un diplôme de "mini-sauveteur" et une trousse de premier secours.