Pendant l'été, une trentaine de maires interdisent le port du burkini sur les plages. Le 26 août, le Conseil d'Etat invalide ces arrêtés. Malgré cette décision, des maires résistent, d'autres pas. Les burkinis sont peu visibles sur les plages. Les vacanciers voudraient se détendre.

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Vendredi 26 août : le Conseil d’Etat met un terme aux arrêtés « anti-burkini » en invalidant l'arrêté pris par le maire de Villeneuve-Loubet. Lionnel Lucas décide de se conformer à l'interdiction, ce qui  n'est pas le cas de toutes les communes ayant pris la même mesure.


Le reportage à Paris et Villeneuve-Loubet :


Le conseil d'état a donc décidé d'invalider l'arrêté anti-burkini pris le maire de Villeneuve-Loube. Lionnel Lucas a décidé de maintenir l'interdiction comme la plupart des communes qui avaient pris la même mesure. Comment cette décision du conseil d'état, plus haute autorité administative du pays, a t-elle été perçue à Villeneuve Loubet ? Reportage d'Amélie DELLOYE et Benjamin BONTE Intervenants : Maître Patrice Spinosi, Avocat de la Ligue des Droits de l'Homme ; Lionnel Luca, Maire (LR) de Villeneuve-Loubet ; Marwan Muhammad, Directeur exécutif du Collectif contre l'islamophobie en France

Le lendemain de la décision prise par le Conseil d'Etat, sur la plage de Villeneuve-Loubet, on ne voit aucun burkini à l'horizon mais un raz-le-bol de cette polémique. "Faire mousser des idées creuses", "mélanger attentats et tenue vestimentaire" : les vacanciers évoquent démocratie et tolérance et préfèreraient probablement profiter de leurs derniers jours de détente.

Reportage sur la plage de Villeneuve-Loubet : 

L'interdiction du birkini est maintenue à Villeneuve-Loubet, de même que la sanction prévue 38 euros d'amende. Comment cette décision du conseil d'état, plus haute autorité administative, a t-elle été perçue à Villeneuve-Loubet ? Reportage d'Ariane Masseglia et Frédéric Cerrulli.

Certains maires résistent, s'exposant à de nouveaux recours. Le premier concerné, Lionnel Luca, député-maire LR de Villeneuve-Loubet, a annoncé qu'il se conformerait à la décision de la juridiction administrative suprême, tout en se disant favorable à une loi sur cette question. Toutefois, de nombreux maires, notamment ceux de Nice, Menton, Fréjus, Mandelieu-la-Napoule, ou encore de Sisco en Haute-Corse, de Leucate (Aude) ou du Touquet (Pas-de-Calais) ont fait savoir que leurs arrêtés demeuraient en vigueur.

Une prise de position symbolique 

Une prise de position symbolique puisque ceux-ci ont une durée d'application limitée à fin août, mi-septembre, selon les cas, et que les verbalisations ont été rares.

Tous ces arrêtés, s'ils sont maintenus, vont être attaqués", a averti samedi Maître Patrice Spinosi, avocat de la Ligue des droits de l'Homme qui avait saisi le Conseil d'Etat.


"La Ligue des Droits de l'Homme a d'ores et déjà prévu de demander le retrait de ces différents arrêtés" qui "ne sont pas conformes aux libertés fondamentales".

Une polémique qui n'a plus lieu d'être

"J'ai du mal à comprendre comment des hommes politiques continuent à argumenter sur une polémique qui n'a plus lieu d'être", a ajouté maître Spinosi.

Le Premier ministre, Manuel Valls, estime que la décision du Conseil d'Etat "n'épuise pas le débat qui s'est ouvert" sur cette question. "Rester silencieux, comme par le passé, c'est un petit renoncement. Une démission de plus", a-t-il dit sur sa page Facebook, au moment où le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, prônait "l'apaisement".

Paroles de maires 

A Nice, la mairie a fait savoir que les femmes portant un burkini "continueront d'être verbalisées", tant que l'arrêté n'est pas invalidé. Le maire FN de Fréjus, David Rachline, soutient que son arrêté reste "valable", jusqu'au 12 septembre, n'étant sous le coup d'"aucune procédure". Le député-maire LR du Touquet, Daniel Fasquelle, juge que son arrêté visant à "assurer la sécurité sur la plage" n'a été que "partiellement invalidé" par la décision du Conseil d'Etat et "continuera de s'appliquer". Le député-maire LR de Menton a affirmé à l'AFP qu'il maintenait son arrêté, qui s'applique jusqu'au 31 août, et que la situation "extrêmement tendue" dans sa ville frontalière avec l'Italie "doit être prise en compte". Le maire d'Eze, une petite commune des Alpes-Maritimes, Stéphane Cherki (DVD) a décidé d'annuler l'arrêté "par respect du Conseil d'Etat", précisant qu'aucune femme en burkini n'avait été verbalisée dans sa commune.
 

J'avais peut-être été un peu vite car, personnellement, j'ai fait cet arrêté pour défendre la liberté des femmes, mais on constate que beaucoup de gens demandent à pouvoir le porter", dit le maire d'Eze à l'AFP. "Je ne vais pas restreindre les libertés individuelles, sinon on va finir par prendre un arrêté anti-seins nus ou autres. Et enfin, ça ne gêne pas grand monde" 


Le  maire DVD de Cagnano (Haute-Corse) Albert Mattei va retirer l'arrêté qu'il avait pris au lendemain de celui de Sisco. Sur le littoral azuréen, Antibes est la seule grande commune à ne pas avoir pris de mesure d'interdiction. Le député-maire LR, Jean Leonetti, avait affirmé que ces arrêtés étaient "faciles à prendre mais très difficiles à mettre en oeuvre".

Application à Nice

Ce samedi, en début de soirée, des policiers niçois sont intervenus et ils ont demandé à une femme voiléé qui était sur la plage de Carras de quitter les lieux, ce qu'elle a fait.

L'intervention a été filmée par des journalistes belges

La scène a été filmée par une équipe de journalistes belges. Des policiers en bateau demandent à une femme voilée de quitter la plage.


La scène a provoqué un débat animé entre les touristes présents :


Le premier arrêté anti-burkini a été pris par le maire de Cannes, David Lisnard, le 28 juillet dernier. Il sera validé par le tribunal administratif de Nice le 13 août.

Le 28 juillet 2016, le maire de Cannes, David Lisnard, prend un arrêté municipal interdisant le port du burkini, dans le contexte post-attentat. Un arrêté contesté et commenté dans ce reportage.


Dans ce débat, les deux principaux candidats à la primaire de la droite ont défendu des lignes divergentes, l'ancien président Nicolas Sarkozy appelant à une interdiction du burkini tandis que l'ex-Premier ministre Alain Juppé se dit opposé à "une loi de circonstance".
 

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