La campagne des régionales en Provence Alpes Côte d'Azur glisse sur le terrain de la sécurité dans les transports ferroviaires. Attaqué sur le sujet par le candidat RN Thierry Mariani, le président LR sortant Renaud Muselier engage une bataille de chiffres.
Avant de s'affronter lors du débat des régionales en Provence Alpes Côte d'Azur (France 3, le 9 juin prochain), Thierry Mariani (RN) et Renaud Muselier (LR), s'opposent déjà par médias interposés.
La campagne a débuté et l'un des premiers thèmes abordés est la sécurité et plus particulièrement celle des transports régionaux. L'insécurité est la préoccupation première des habitants de la région Paca, selon un sondage Ipsos Sopra-Steria pour France Télévisions et Radio France.
Si la sécurité n'est pas une compétence directe de la Région, dans les transports régionaux elle a bien sa part de responsabilité.
La sécurité ou plutôt l'insécurité, un terreau favorable au vote Rassemblement national. C'est donc Thierry Mariani qui commence à en parler sur l'antenne de France Bleu Provence, le 28 mai.
Gares et TER, +72% de violences en Paca
En réaction au sondage justement, le candidat du Rassemblement national indique prendre en compte l'inquiétude "qui préoccupe les habitants" et avance les chiffres d'un article du Figaro qui pointe l'insécurité des gares et des TER en Paca, "+72% de violences en une année".
Le chiffre sort de documents confidentiels présentés lors d'une table ronde consacrée à la sûreté des transports sur l'année 2019. Les 72% concernent les violences volontaires, soit 259 faits de plus qu'en 2018. Logiquement avec le confinement, ces faits de violences se calment début 2020, -26% d'actes entre janvier et mai.
Reste un climat d'insécurité en augmentation, dans lequel le candidat RN s'engouffre. "Je créerai une véritable police ferroviaire, sous l’autorité du préfet de police, et je ferai passer le nombre de 100 à 500 agents de sureté. Au prorata de la population, ce serait la même chose qu’en Île-de-France."
Contactée, la SNCF a bien confirmé le chiffre de 100 agents de sureté dans les trains régionaux, en partie financés par la région. Ils s'ajoutent aux équipes des forces de l'ordre coopérant à sécuriser les biens exploités par la SNCF. Pas de communication en revanche sur les atteintes aux biens et aux personnes pointées dans Le Figaro.
65 % de baisse de la délinquance
Même média quatre jours plus tard, Renaud Muselier tente d'esquiver le débat et finit par réagir : "Je ferai remarquer que nous avons baissé de 65% les difficultés et agressions pendant notre mandature avec les moyens mis en place, ce sont les statistiques de la SNCF, elles sont très claires. Je ne veux pas me laisser intoxiquer par les faux chiffres qui sont donnés sur une année."
On ne parle donc plus de hausse, mais de baisse et d'une année 2019 comme d'une année noire. Le président sortant indique "avoir mis en place des médiateurs sur les lignes dites difficiles", et affirme encore que "cela n'est pas une compétence de la Région".
Des propos appuyés par Isabelle Campagnola Savon, conseillère régionale de la majorité, sur les réseaux sociaux, "Depuis 2016, on a multiplié par quatre les effectifs de la police ferroviaire, on a créé le Pass Sûreté qui permet aux forces de l'ordre de prendre les transports gratuitement et nous allons les équiper de caméras-piétons."
Avec @RenaudMuselier depuis 2016 on a multiplié par 4 les effectifs de la police ferroviaire, on a créé le Pass Sûreté qui permet aux #ForcesdelOrdre de prendre les transports gratuitement et nous allons les équiper de caméra piéton pour renforcer leurs actions au quotidien
— isabelle Campagnola Savon (@isasavon) May 31, 2021
Le budget primitif 2021 présenté le 22 février fait bien état de décisions "approuvées dans les domaines de la sécurité" .
"Dans la poursuite des actions mises en place pour favoriser la sécurité des habitants, la prévention de la délinquance et celle de la radicalisation, la Région a adopté une série de mesures regroupées dans la Plan Région sûre", détaille le rapport.
Celui-ci inclut le renforcement "de la garde régionale des transports au moyen de l’augmentation des heures de surveillance".
Dans son programme, le président sortant consacre deux pages sur les mesures qu'il envisage pour lutter contre l'insécurité en Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Sur les 2,316 milliards d’euros du budget primitif de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur pour l’année 2021, plus de la moitié, 1,207 milliard d'euros, est destinée aux transports, à la mobilité et aux grands équipements.
La sécurité semble donc bien être un thème de campagne de ces élections régionales 2021 en Provence Alpes-côte d'Azur.