Selon un sondage Ipsos Sopra/Steria pour France Télévisions et Radio France, la liste du Rassemblement national devance celle de Renaud Muselier. Pour le président LR sortant de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, ce sondage ne pouvait pas plus mal tombé. Réactions à droite, comme à gauche.
Selon notre sondage pour les élections régionales des 20 et 27 juin prochain, Renaud Muselier serait donc bien battu par Thierry Mariani, tête de liste du Rassemblement national en Paca.
Au second tour, le RN l'emporterait dans les deux hypothèses en triangulaire face aux Républicains et la gauche et en quadrangulaire face aux Républicains, la gauche et LREM.
Pour le RN la prudence est de mise
Pour Thierry Mariani tête de liste du Rassemblement national en Paca il est primordial de garder la tête froide face à ces sondages
"On est à 39 jours du premier tour, je suis extrêmement prudent, ce qui est positif c'est que les électeurs de Paca ont compris la manoeuvre que sont en train de faire En Marche et les barons des Républicains", explique-t-il.
"Deuxièmement ça montre que s'il y a une vraie mobilisation de notre électorat et si les adhérents et sympathisants de la droite qui se retrouvent dans les idées que défend, se regroupent, on peut gagner cette élection".
Thierry Mariani rappelle qu'en 2015 Christian Estrosi et Renaud Muselier "ont été sauvés par la gauche et Monsieur Castaner, cette fois, leur rêve c'est d'être à la fois sauvés au premier tour par En Marche et au second par un retrait de la gauche".
Pour LR, un sondage au pire moment
Renaud Muselier estime que ce sondage a été réalisé au pire moment pour LR.
"On sort d’un psychodrame d’une semaine qui a été terrible et qui ne valorise pas l’engagement politique et ce sondage arrive juste après l’assassinat d’un policier qui faisait son devoir à Avignon", argumente le président sortant et tête de liste Les Républicains.
"Avec un tel contexte vous voyez bien qu’immédiatement la sécurité, l’immigration le terrorisme deviennent des enjeux majeurs qui n’ont rien à voir avec les élections régionales".
Pour Renaud Muselier, "il y a une poussée du Rassemblement national dans toute la France, près de trois points, ici c’est une région encore plus sensible et c’est de l’ordre de cinq points".
À la question posée d'un éventuel accord avec le parti présidentiel, Renaud Muselier tranche : "Je ne veux pas me retrouver dans des recompositions politiques dans le cadre de la présidentielle qui ne me concerne pas (...) Il n’y a pas d’accord avec LREM, je n’ai jamais discuté avec LREM, je discute avec la majorité présidentielle (...) et quand on parle de l’activité économique de nos concitoyens je suis ouvert parce que c’est notre région qui compte".
Renaud Muselier a enfin rappelé qu’il n’y aurait pas de ministre ni de parlementaire sur sa liste, "je veux que l’on soit à 100% disponible pour la région".
Pour la liste de gauche écologiste et sociale pas d'abbattement
De son côté la liste de gauche du Rassemblement écologique et social menée par Jean-Laurent Felizia créditée de 17 à 21 % suivant différentes hypothèses déclare dans un communiqué ne pas vouloir laisser "la victoire au Rassemblement national" et dénonce l'absence de projet régional.
"À part vitupérer sur des fausses promesses sécuritaires, sur lesquelles la Région n'a que peu d'emprise, qu'elles sont ses propositions en termes d'emploi ? D'égalité des territoires ? De justice sociale ? S'intéresse-t-il aux habitantes et habitants de Paca au-delà des effets d'annonce creux et déconnectés dans les médias ?"
Par ailleurs, Jean Laurent Félizia, que nous avons joint, avoue ne pas être abattu par les résultats de ce sondage bien au contraire : "Nous devons convaincre les abstentionnistes, les jeunes de la génération climat mais aussi le monde économique que l’avenir passe par la transition écologique... nous serons devant monsieur Muselier et ce ne sera pas à nous de faire un choix au soir du premier tour."
Pour La France Insoumise, c'est inquiétant
Dans ce sondage La France Insoumise est créditée de 5 %. La cheffe de file de LFI en Paca, Marina Mesure ne cache pas son inquiétude et cela à double titre.
"Le score du RN est extrêmement inquiétant, mais nous sommes aussi inquiets parce que l'union de toute la gauche aurait permis de faire un meilleur score (...) les verts ont choisi une stratégie d'exclusion pour aller chercher un électorat centriste et cela n'a pas marché, nous sommes consternés par ce que l'on voit".
Marina Mesure souligne également que "malgré l'appel à l'unité de LFI soutenu par une trentaine de collectifs citoyens, ce qui s'est passé est vraiment hallucinant et irresponsable de la part des verts".
Pour LO, pas de surprises
"Le RN en tête de ce sondage, ce n'est pas une surprise pour nous, c'est à peu près la même situation qu'il y a six ans (...) la gestion catastrophique de la crise sanitaire, la crise économique qui s'aggrave, tout ça fait les affaires du RN", explique Isabelle Bonnet.
La candidate du parti d'extême gauche, Lutte Ouvrière, créditée de 2 % des intentions de vote explique participer au premier tour rajoute "pour faire entendre la voix des travailleurs qui doivent retrouver une conscience de classe".
"Nous voulons leurs dire : si vous en avez ras le bol de ces politiques de droite et de gauche n'utilisez pas le mauvais bulletin du RN, ne vous trompez pas, votez pour votre camp, celui des travaileurs", indique Isabelle Bonnet.