A l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, l'avant JT de France 3 Provence-Alpes s'intéresse à la place des femmes dans le sport de haut niveau. Même si les mentalités évoluent, de nombreuses inégalités persistent dans ce domaine.
Moitié moins nombreuses que les sportifs de haut niveau, qui sont près de 4.600 en France, les femmes ont investi de plus en plus de disciplines ces dernières années. Mais les obstacles sont nombreux et les progrès restent lents, tout particulièrement en matière d'égalité salariale.
La différence entre le salaire des sportifs et sportives qui participent à des compétitions officielles de haut niveau est encore considérable. Selon les chiffres de la Fédération française de football (FFF), une joueuse de D1 touche un salaire moyen approchant les 2.500 euros par mois, quand un joueur de Ligue 1 peut dépasser les 100.000 euros mensuels.
Les athlètes féminines ont aussi de plus grandes difficultés à signer des contrats avec des sponsors, alors qu'ils comptent pour beaucoup dans la rémunération des sportifs. En cause : leur manque de visibilité. Il y a encore quelques années, par exemple, les matchs des Bleues n'étaient tout simplement pas retransmis sur les grandes chaînes nationales.
Le sport féminin reste toujours moins valorisé en France, en particulier dans sa représentation par les médias. D'après les données du CSA, seules 16% à 20% des retransmissions télévisées sont consacrées à des compétitions sportives féminines ou mixtes.
Certains évènements, comme la Coupe du monde féminine de football, ont pourtant battu des records d'audience. Avec un pic de 12,2 millions de téléspectateurs, le journal le Monde rappelle que la chaîne TF1 a enregistré son meilleur score de l’année, au point de réajuster à la hausse ses tarifs publicitaires.
Accompagner les sportives de haut niveau
De nombreux tabous persistent encore aujourd'hui, et illustrent un manque de spécificité dans l'accompagnement des sportives de haut niveau.
Ces dernières années, plusieurs championnes comme la nageuse chinoise Fu Yuanhui ont ainsi évoqué pour la première fois l'impact de leur cycle menstruel sur leurs performances. Une question que de nombreuses femmes, comme le révélait le magazine l'Equipe, n'osent pas aborder avec leurs coachs qui sont souvent des hommes.
Ces sportives, pourtant, font face à des questionnements très particuliers, notamment lorsqu'elles envisagent une interruption de carrière pour avoir un enfant.
Au sein des fédérations et des instances dirigeantes, l'absence de parité constitue aussi un frein à l'accompagnement des sportives de haut niveau. En effet, une seule des 36 fédérations olympiques - celle des sports de glace - est aujourd’hui dirigée par une femme, Nathalie Péchalat.
Les stéréotypes, enfin, ont toujours la peau dure. Pas plus tard que ce mercredi 3 février, le président de la Ligue de football professionnel, Noël le Graet, s'est lui-même fendu d'une remarque sexiste : il a comparé les divergences d'opinion entre la sélectionneuse et certaines joueuses de l'équipe féminine de football à des conflits de femmes occupées à se "tirer les cheveux".
? Le Graët balaye la polémique sur les tensions au sein de l'équipe de France féminine : "Elle n’ont aucun match perdu. Donc elles peuvent se tirer les cheveux, ça m’est égal."https://t.co/dmzkRGxIXV
— RMC Sport (@RMCsport) March 3, 2021
Si certains progrès sont indéniables, un long chemin reste encore à parcourir pour les sportives de haut niveau : on en parle ce soir dans l'avant JT de France 3 Provence Alpes à 18h30.