TER Marseille-Nice : 5 choses à savoir sur l'arrivée de Transdev à la place de la SNCF

La SNCF est sur le point de perdre une ligne de TER en France. Les élus de droite de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, majoritaires, ont proposé de choisir Transdev pour exploiter la liaison Marseille-Nice. Ils doivent confirmer ce choix le 29 octobre. Cela serait une première en France.

Pour la première fois, la SNCF risque de perdre une ligne de TER en France, la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur, dirigée par la droite, ayant proposé à ses élus de choisir Transdev pour exploiter la liaison Marseille-Nice. La candidature a été déposée en juillet dernier.

Si les élus régionaux confirment ce choix le 29 octobre, il s'agirait de la première ligne ferroviaire échappant à la SNCF dans le cadre de la mise en concurrence. "A l’issue d’une dernière réunion de mise au point, nous communiquerons officiellement sur les éléments les plus importants des offres dans la semaine du 20 septembre" a déclaré le président de la région.

  • 14 allers-retours quotidiens

Le contrat de concession de dix ans est estimé à 870 millions d'euros. Chez Transdev, on se dit "très honoré de ce choix". "Nous attendons maintenant la confirmation par le vote des élus", délcare un responsable. 

Avec l'offre de Transdev, "dès 2025, le trafic sera doublé" passant de sept allers-retours quotidiens à 14, selon la Région, pour "un prix équivalent".

Fruit de la fusion en 2011 de Transdev et de Veolia Transport, Transdev transporte 11 millions de passagers au quotidien via ses différents modes de transport (bus, cars, trains).

  • Le maintien des lignes "Azur"

La Région a par ailleurs proposé que la SNCF conserve l'exploitation des lignes "Azur" incluant les liaisons entre Les Arcs/Draguignan et Vintimille en Italie, ainsi que Nice-Tende et enfin Cannes-Grasse où l'entreprise
publique était seule en lice. 

Ce deuxième lot représente 23% du trafic régional et le contrat, également de 10 ans, est estimé à 1,5 milliard d'euros. De 69 allers-retours quotidiens, l'offre bondira à 120, affirme la Région.

  • Quand se ferait l'exploitation ?

L'exploitation doit débuter en décembre 2024 pour ce deuxième lot et en juillet 2025 pour Marseille-Toulon-Nice, le temps d'acheter des trains et de construire des ateliers. 

L'ouverture à la concurrence "permettra d'améliorer très significativement l'offre pour les usagers", s'est félicitée la Région dirigée par Renaud Muselier (Les Républicains).

  • Côté tarifs et fréquence

"On va avoir des prix +canonissimes+" proposés par les opérateurs publics ou privés, français ou étrangers, qui répondront à ces appels d'offres", s'était-il enthousiasmé en décembre 2019 lors du lancement de l'ouverture à la concurrence. "On va avoir les trains à l'heure, on va avoir des rabais, avec une qualité de service!", promettait-il.

Pour l'heure, rien n'est acquis. Selon le président de la région "grâce à cette offre, dès 2025, le trafic sera doublé pour un prix équivalent ! (...) l'offre de train sera augmentée de 75% sur ce lot avec une cadence au quart d’heure des trains sur le littoral. Nous passerons de 69 allers-retours quotidiens ventilés sur les différentes lignes à 120 allers-retours quotidiens."

  • Côté cheminots et usagers

Pour Eric Sauri, fondateur de l'association des "Naufragés du TER Grasse Vintimille", "l'important c'est d'avoir plus de fréquence, donc oui, nous avions poussé pour que Transdev reprenne la ligne."

"Nous ne sommes pas étonnés car cela démontre la volonté de la Région de donner à la concurrence les marchés les plus profitables. Nous sommes inquiets car ce ne sera pas sans coût pour les cheminots", a réagi Jean-Marie Valencia, responsable communication pour CGT Cheminots Paca.

Pour Anasse Kazid, cheminot à Paris Nord et qui s'affiche sur les réseaux sociaux comme marxiste et candidat à la Présidentielle 2022, il faut répondre à cette annonce par la grève :

"Nous sommes attristés de cette décision, car cela va entraîner le transfert de 166 agents" de la SNCF vers Transdev, a souligné de son côté Didier Mathis, secrétaire général de l'Unsa ferroviaire, deuxième syndicat à la SNCF.

 "Cette décision n'est pas du tout une surprise, car la Région Sud aurait été embêtée si elle avait retenu deux fois la SNCF dans les deux appels d'offres, alors qu'elle disait être mécontente de la SNCF. La Région aurait perdu toute crédibilité", a-t-il ajouté.

Selon le syndicaliste, les cheminots transférés n'auront des garanties sur le maintien de leur statut que pendant 15 mois. Le contour des métiers des agents transférés pourrait aussi changer. "Par exemple, si Transdev décidait qu'il n'y a plus de contrôleurs, les contrôleurs devraient faire un autre métier".

"On se doutait de cette décision mais nous sommes en colère : on est en train de démanteler le service. On nationalise les pertes et on privatise les profits", regrette Rémy Hours, secrétaire général de la CGT des Cheminots de Marseille. 

Trois entreprises étaient en lice pour remporter cette liaison via Toulon, qui concerne 10 % du trafic régional en nombre de trains proposés: l'opérateur public historique SNCF, le groupe privé français de transports Transdev et Thello, filiale de la compagnie publique des chemins de fer italienne Trenitalia. 

Cette dernière a mis fin le 1er juillet dernier aux liaisons Marseille-Nice-Milan en train de jour.

Avec AFP

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