Depuis 30 ans des camions déversent quotidiennement leurs déchets du BTP sur des terres agricoles au Castellet, dans le Var. Ce vendredi 16 mars, des viticulteurs et des riverains se sont mobilisés pour dire leur ras-le-bol face à cette décharge illégale gigantesque.
Ces producteurs de vins de Bandol sortent de leur réserve pour la première fois. Il aura fallu plus 30 ans avant de les voir manifester.
Ils expriment publiquement leur colère pour dénoncer la présence d'une décharge illégale sur des terres agricoles.
"On se sent oubliés par les pouvoirs publics. Nous sommes là pour défendre l'environnement et l'appellation des vins de Bandol", explique Robert de Salvo, viticulteur.
La décharge illégale est immense, plantée au milieu des vignes. C'est un incroyable tas de remblais entassés sur plusieurs mètres de hauteurs.
Elle est constituée pour l'essentiel des déchets issus du bâtiment et des travaux publics.
Une terre perdue
Au total 20 hectares sont perdus. Cela représente l'équivalent de 28 terrains de football que ces vignerons ont accepté de déclasser.
"On essaie de préserver notre terroir, de le transmettre ... mais un terroir comme ça avec la terre qui a été amenée dessus, c'est terminé", s'attriste Cédric Gravier, vigneron.
Ces terres avaient pourtant été attribuées en 2012 par le conseil départemental aux agriculteurs comme l'explique ce reportage de France 3 Toulon.
Les riverains excédés
Les viticulteurs ne sont pas les seuls lésés, les riverains aussi manifestent. Depuis 30 ans, ils voient défiler quotidiennement sous leurs fenêtres des dizaines de camions.
La députée LREM de la circonscription du Var Valérie Gomez-Bassac s'est jointe à la manifestation et a publié plusieurs photos sur les réseaux sociaux.
Présente pour soutenir les vignerons du Castellet et les riverains contre la décharge illégale de la #RD87. Il est inadmissible que 20ha de terres agricoles soient ainsi dévoyées ! J’appelle le @Prefet83 à entendre les citoyens et faire cesser ce désastre ! pic.twitter.com/JuQqjbaKET
— Valérie Gomez-Bassac (@VGB83) 16 mars 2018
Riverains et viticulteurs en appellent aujourd'hui aux pouvoirs publics pour que leur terre ne soit plus une poubelle géante.