Pour contrer les déserts médicaux, un gynécobus sillonne depuis un mois les 42 communes de la Provence verte. À son bord : trois personnes, dont une sage-femme et un gynécologue.
Un parking comme salle d'attente et un camion aménagé comme salle de consultation gynécologique. À l'intérieur de ce "gynécobus" : un fauteuil "sans étriers" et un appareil d'échographies.
Même si l'espace est réduit, on peut faire de la prévention : frottis, dépistages d'IST, pose et dépose de stérilets et d'implants...
Laure Fabre, sage-femme
"Ce sont les mêmes produits qu'on trouve à l'hôpital !", assure Laure Fabre, la sage-femme. "C'est l'hôpital qui se déplace dans les communes."
Désert médical
Cet après-midi-là, à Méounes-lès-Montrieux (Var), les rendez-vous s'enchaînent. Une dizaine au total. Des patientes venues des environs et ravies de pouvoir consulter, dans un territoire considéré comme un désert médical.
J'ai cherché un rendez-vous gynéco, mais il faut attendre deux ans ! Ou alors, il faut aller jusqu'à Nice, sous réserve que le médecin accepte de nouveaux clients. C'est vraiment galère !
Patricia, habitante de Garéoult
Anne-Marie, elle, n'a pas vu de spécialiste depuis quatre ans pour ces mêmes raisons. Alors ce gynécobus, elle n'a pas voulu le rater. "C'est très bien qu'il y ait un gynécobus qui vienne jusqu'à nous."
Prévention
À l'origine de ce concept : Laure Fabre, une sage-femme de Rians. Elle voyait en consultation "des patientes qui n'étaient plus suivies depuis longtemps".
Avec un médecin gynécologue à la retraite, ils parcourt les communes de la Provence verte à bord de ce gynécobus itinérant.
Le binôme gynoco-sage-femme permet un partage de compétences et de savoirs très apprécié par les femmes.
Laure Fabre
Gérard Grelet, ancien chef de service à la maternité de Pertuis (Vaucluse), est un gynéco à la retraite depuis neuf ans. Il n'a pas hésité à reprendre le boulot pour participer à ce projet "d'intérêt social". "Cela permet de faire de la prévention contre le cancer du sein et celui du col."
Je pensais démarrer avec 2 ou 3 patientes par jour. Mais, tout de suite, il y a eu plein de rendez-vous !
Gérard Grelet, gynéco retraité
Depuis un mois que le gynécobus sillonne le centre-Var de commune en commune, plus de 300 femmes ont déjà pris un rendez-vous.
Ce projet, porté par l'hôpital de Brignoles, a coûté 100.000€, financés par l'Etat et les collectivités. Il pourrait s'étendre, à l'avenir, à d'autres spécialités.