Des gelées printanières annoncées, comment les viticulteurs du Var se préparent ?

Quasiment un an jour pour jour, des gelées historiques avaient frappé la France. Un phénomène météorologique récurrent mais redouté par les agriculteurs. Avec l'annonce d'un épisode dépressionnaire à partir de ce dimanche 3 avril, les viticulteurs du Var retiennent leur souffle.

Des prévisions météorologiques comme une impression de déjà vu. En avril 2021, une vague de froid sans précédent s'était abattue sur le territoire national avec des répercussions importantes sur les cultures. Les viticulteurs avaient été impactés de plein fouet déplorant de lourdes pertes de récoltes.

La "gelée noire" de 2021, gravée dans les mémoires

Entre les 4 et 8 avril 2021, 81 départements avaient été placés en « exceptionnalité climatique » par Météo France à la suite d’épisodes soudains de gel. 

"On avait atteint les -7,  -8 degrés ! C'était une catastrophe, on a perdu 50 % de nos récoltes", se souvient Paul Zussini, directeur du domaine du clos Gautier à Carcès dans le Var. Pour répondre à la détresse des professionnels du secteur, le gouvernement avait même créé un "plan gel". 

Un souvenir douloureux qui ressurgit avec les prévisions météorologiques des prochains jours.

L'avantage par rapport à l'année dernière, c'est qu'il y a eu plus de jours de gels durant l'hiver, les bourgeons ne sont pas encore tout à fait sortis donc on devrait être moins impacté,

espère ce viticulteur.

Les gelées de printemps, un phénomène naturel aléatoire qui peut s'avérer dévastateur

Si les gelées printanières n'ont rien d'anormales, les hivers plus doux et le retour précoce des beaux jours perturbent le cycle de floraison, certains arbres commencent leur bourgeonnement parfois dès la fin février. Et c'est cela qui pose problème.

Les bourgeons tout juste sortis peuvent être brûlés par le froid à partir de -2°C, des températures classiques pour une période de gel. 

La prévention comme meilleure technique de sauvegarde des vignes

Si, dans les situations d'urgence, certains domaines des grandes régions viticoles n'hésitent pas à utiliser des hélicoptères pour réchauffer l'air, ou des bougies tout le long des plantations pour garder les plantes au chaud, les exploitations varoises sont plus modestes et ne peuvent pas, pour la plupart, se permettre ce genre de solution.

Voyez comment cela se faisait en 2020 en Bourgogne :

 

La prévention reste le meilleur moyen de se défendre contre ces catastrophes naturelles. Au domaine du Château Carpe Diem à Cotignac, Alberic Philipon, jeune viticulteur, avait fait les frais d'une autre année historique, celle de 2017.

"On a perdu 60% de la récolte dans le gel du 22 avril. C'est des dates que l’on retient ! " Depuis cet évènement traumatisant, lui et sa femme ont mis en place diverses alternatives comme la tonte des herbes.  

La végétation autour des plantes, si elle est trop haute et abondante, va retenir le froid et aggraver le phénomène de gelée sur les vignes.

Alberic Philipon, propriétaire Château Carpe Diem

Une technique possible grâce à une tondeuse classique mais aussi avec l'aide de... moutons qui viendront couper l'herbe au pied des vignes. 

La taille de la vigne aussi, lorsqu'elle est effectuée plus tardivement, permet de retarder le débourrement, début du cycle végétatif, et d'éviter ainsi que ce dernier commence juste avant les gels printaniers.

"Pour l'année 2021, grâce, je pense, à ces méthodes nous n'avons perdu que 10 % de nos récoltes", conclut Alberic Philipon. 

Face aux aléas climatiques de plus en plus courants et intenses, les viticulteurs doivent sans cesse se réinventer et trouver de nouvelles façons de travailler. 

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