On pense toujours que le vigneron est tranquille l’hiver quand la vigne dort. C’est oublier que février et mars sont les mois où il faut tailler.
A Flassan, dans le Vaucluse, au pied du Mont Ventoux, Paul Vendran et son fils Vincent sont au travail. La vigne est une plante qui meurt si on ne la taille pas. Sans l’homme, plus de vigne !
"La vigne est une liane à l’origine. Si l’on ne coupe pas, seuls les sarments du haut vont pousser et la vigueur se perdra." Si on abandonne un verger d’oliviers, 10 ans plus tard il existera toujours. Ce n’est pas le cas pour les vignes, d’où la nécessité de tailler.
De la technique
La technique consiste à laisser des yeux, autrement dit des bourgeons. On en laisse deux généralement, deux yeux qui donneront du raisin.
" Les prochains raisins de septembre, sont déjà là dans ces petits bourgeons. Il y a deux grappes dans chaque bourgeon." Tailler peut sembler facile, encore plus avec les nouveaux sécateurs.
On n’imagine pas qu’il faut du savoir-faire et de la technique.
Avant de couper un sarment, il faut savoir comment il va croître et ce qu’il deviendra l’année suivante. Ensuite, il faudra attacher les sarments conversés sur les fils de fer.
Faire son vin
Faire du vin, c’est aujourd’hui avoir une idée précise de ce que l’on veut faire. Paul Vendran, de la ferme de Saint-Pierre, a quitté la coopérative en 1990 et a repensé la façon de conduire ses vignes. Il a des cépages classiques de la Vallée du Rhône : Grenache, Syrah, Carignan et Cinsault. Mais il a aussi choisi de planter des blancs, comme des Muscats, des Mansengs, des Sauvignons blancs, des Chardonnays, pour faire des vins doux.
Les progrès de la viticulture et de la vinification
Autrefois, être vigneron était un mauvais métier. Aujourd’hui, avec les progrès de l’œnologie et la culture en bio, le métier est attractif pour les jeunes. Vincent a choisi de suivre les pas de son père.
" J’ai essayé d’autres métiers et j’ai choisi de devenir vigneron. C’est le plaisir d’être tous les jours dehors, de faire des choses différentes, c’est la passion d’être au milieu des vignes."
Il faut dire que le métier de vigneron a bien changé : la qualité du vin, la demande du consommateur, un travail de plus en plus mécanisé et pourtant… La différence est très importante au niveau de la compréhension de ce que fait le vigneron, la science, la botanique, la culture bio facilitent son travail.
" Pour le vin, la technologie et la science font que les opérations se font moins au hasard." A l’inverse, la vigne était peut-être mieux cultivée il y a 50 ans La machine à vendanger est un progrès mais abime le raisin mais aussi la plante.
A la ferme Saint-Pierre, la famille Vendran vendange à la main.
Vincent Vendran est un jeune viticulteur satisfait. Pour lui le secteur a un bel avenir. "Je pense que c’est une agriculture qui est dynamique et il y a beaucoup de jeunes qui s’intéressent à la vigne."
Le choix du vin biologique
Passer au bio est un choix. Cela donne plus de travail dans l’entretien des vignes mais procure plus de satisfactions. Et surtout il y a une différence au niveau de la qualité. " Le vin a plus de saveurs. Il faut savoir attendre. Il y a le temps des hommes et le temps de la plante."
Reportage en langue d’oc réalisé pour l’émission Vaqui :