"Une réelle situation de détresse" : dans le Var, les apiculteurs manifestent contre le miel à bas prix

Les apiculteurs dénoncent la concurrence déloyale des miels à bas prix, importés par les grossistes depuis des pays où les normes sociales et environnementales de production sont moins exigeantes qu’en France.

Une trentaine d'apiculteurs du Var manifestaient aux Arcs-sur-Argens ce jeudi 21 décembre à l'appel de la Confédération paysanne. Ils ont pénétré dans un supermarché dans lequel ils ont collé des étiquettes réclamant "des prix rémunérateurs pour l'agriculture" sur les pots de miel importés. Ces pots ont également été retirés temporairement du rayon par les manifestants.

Les apiculteurs dénoncent la concurrence déloyale des miels à bas prix, importés par les grossistes depuis des pays où les normes sociales et environnementales de production sont moins exigeantes qu’en France.

"Cette année, les grossistes ont fait le plein avec du miel venant de pays d'Europe de l'Est, d'Argentine, du Brésil. C'est du miel à 1,80 euro le kilo, tandis qu'en France, le marché est à 5 euros le kilo", proteste Sylvain Apostolo, porte-parole de la Confédération paysanne du Var. "Tous les apiculteurs se retrouvent avec leur stock de l'année sur les bras", explique-t-il.

"Une réelle situation de détresse"

Les producteurs de miel sont incapables de vendre leur récolte de l'année à des négociants désormais habitués aux prix bas des imports. Et ils craignent de ne pas réussir à conserver leur miel après le printemps. "Les apiculteurs et apicultrices sont dans une réelle situation de détresse !", lance la Confédération paysanne dans son appel à la mobilisation.

Au supermarché Hyper U des Arcs-sur-Argens, où s'est déroulée la mobilisation, aucune hostilité de la part du personnel du magasin n'a été rencontrée par les apiculteurs protestataires, même lorsqu'ils procédaient au "ré-étiquetage" des miels importés, pour "apporter de la transparence", selon les mots du porte-parole de la Confédération paysanne du Var.

"Je comprends cette action et je la soutiens", avance sans ambages le propriétaire du supermarché, Christophe Benhamou. Et d'ajouter : "Notre métier à nous, c'est de les accompagner, de les soutenir et de les promouvoir. C'est pour ça que j'ai été heureux de les accueillir aujourd'hui".

Il se justifie aisément de proposer du miel importé et à bas coup dans ses rayons. "C'est le propre de tous les rayons agricoles. (...) Il y a un éventail de prix qui répond à la satisfaction de tous nos clients. Il n'en demeure pas moins que nous, nous favorisons les produits locaux", avance le propriétaire du magasin. Ce dernier indique que plus d'un tiers du chiffre d'affaires de son rayon miel est réalisé en miels locaux.

Son magasin abrite même des ruches sur le toit, exploitées par une famille d'apiculteurs de la ville.

Un prix minium du miel réclamé

Les apiculteurs réclament la mise en place d'un prix minimum d'entrée du miel. Il s'agirait de calculer le tarif d'un miel récolté dans des conditions respectueuses de l'environnement et des rémunérations. Ce tarif deviendrait le prix minimal de vente dans les rayons français. 

En attendant, ils en appellent à l'État "pour qu'il prenne des mesures d'urgence afin d'aider les apiculteurs à passer l'hiver", réclame Christophe Benvenuto, apiculteur à Ampus.

Devant le supermarché, un stand a été monté ce jeudi 21 décembre sur le parking pour vendre du miel local "à prix solidaire". Une quarantaine de pots ont ainsi été écoulés, achetés par les clients du supermarché.

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