Des voix à gauche et au MoDem, ainsi que des syndicats d'enseignants ont dénoncé samedi le "mépris" de Nicolas Sarkozy pour les professeurs des écoles qui, selon l'ancien président, ne travaillent que "six mois par an".
"On me dit qu'il n'y a pas assez de fonctionnaires dans l'Education nationale, mais c'est d'une démagogie invraisemblable. Le statut de professeur des écoles, (...) c'est 24 heures par semaine" et "6 mois de l'année", a affirmé l'ancien président de la République lors d'une conférence à Saint-Raphaël dans le Var vendredi soir.
"Il y a des centaines de milliers d'enseignants compétents, dévoués et merveilleux. Et il y en a qui choisissent le boulot pour des mauvaises raisons", a ajouté l'ancien dirigeant de l'UMP (droite).
"Nous n'avons pas les moyens d'avoir un million d'enseignants", a encore estimé Nicolas Sarkozy, en se targuant d'avoir réduit de 150.000 le nombre de fonctionnaires quand il était à l'Elysée.
Critiques des socialistes et du Modem
Le patron du Parti socialiste Olivier Faure a dénoncé sur le réseau social X un "mépris pour les professeurs des écoles" en s'étonnant que l'ancien chef de l'Etat puisse "oser dire qu'il y a trop d'enseignants quand nos enfants sont souvent bien trop nombreux par classe".
Voilà ce que la droite pense des fonctionnaires. Il faut écouter ce mépris pour les professeurs des écoles ! Et oser dire qu’il y a trop d’enseignants quand nos enfants sont souvent bien trop nombreux par classe. https://t.co/NAXkZqGWLE
— Olivier Faure (@faureolivier) November 9, 2024
Le maire PS de Montpellier et professeur d'histoire-géographie Michaël Delafosse a jugé "consternants" ces propos alors que "les professeurs ont besoin de considération", d'être "soutenus face à toutes les tentatives de déstabilisation de la laïcité, face à la violence", demandant qu'on "endigue la spirale du déclassement en assurant une rémunération convenable".
Le député MoDem du Doubs Laurent Croizier a suggéré à l'ex-président d'aller travailler "une semaine dans une école maternelle". "Vos propos sont d'une méconnaissance abyssale. Ils participent à la crise d'attractivité du métier d'enseignant. Pour nos enfants, faites le choix de l'éducation plutôt que le mépris des professeurs", a-t-il ajouté.
"Insupportable" pour les syndicats
"Insupportable", s'est indigné le premier syndicat du primaire FSU-SNuipp. Nicolas Sarkozy "insulte la communauté éducative" et à travers eux "les élèves et les parents d'élèves qu'il méprise", a estimé sa porte-parole Guislaine David.
"Monsieur Nicolas Sarkozy, les enseignants professeurs des écoles vous emmerdent ainsi que les 800.000 enseignants", a réagi de son côté le collectif Les Stylos Rouges. Ce groupe, qui veut porter les revendications des agents de l'Éducation nationale, ironise aussi sur les nombreux procès engagés à l'encontre de l'ancien chef de l'État.