Régulièrement victimes d'inondations, les habitants du lotissement Les Floralies de Fréjus (Var) se mobilisent ce samedi 16 novembre pour se faire entendre du maire. En moins de vingt ans, le quartier s'est retrouvé sept fois sous les eaux, la faute à une urbanisation déraisonnée selon les manifestants.
"Monsieur le maire, et si c'était votre mère qui habitait Les Floralies ?" Les habitants de ce lotissement de Fréjus (Var), vulnérable aux inondations, ont sorti les pancartes et les sifflets pour manifester ce samedi 16 novembre. "Aujourd'hui, notre mécontentement ne peut plus être ignoré, nous devons faire entendre notre voix tous ensemble," jugent les organisateurs de la mobilisation.
Parti vers 10 heures de l'entrée des Floralies, situé au nord du centre-ville, le cortège d'une centaine de personnes s'est dirigé vers la mairie. Par cette manifestation, les résidents du lotissement souhaitent interpeller le premier édile (RN) David Rachline à propos de l'urbanisation de la zone, responsable selon eux des inondations à répétition.
"Nous sommes là aujourd'hui pour faire avancer les choses de manière amiable et éviter une procédure [judiciaire] et des souffrances nouvelles aux résidents des Floralies, affirme l'avocat Tanguy Cara, conseil des habitants. À défaut, nous devrons envisager la voie judiciaire, que nous ne privilégions pas pour le moment."
Un bassin de rétention
Depuis 2006, le lotissement Les Floralies s'est retrouvé sept fois sous les eaux. La dernière fois, c'était fin octobre 2024, où l'eau est montée jusqu'à 1,50 mètre du sol.
On a été dévastés, et on n'a plus aucun retour aujourd'hui. On en arrive à manifester, car on n'est pas entendus et on n'en peut plus.
une habitante des Floralies
Pour les riverains, l'édification récente de routes et de rond-points autour du quartier l'ont rendu très vulnérable, lors des fortes pluies, aux montées des eaux du Reyrannet, le ruisseau avoisinant.
"À chaque forte pluie, l'eau arrive et déborde dans nos jardins et arrive dans nos maisons, résume une manifestante, qui a placé des batardeaux devant sa propriété. On aimerait soit être indemnisés, soit qu'ils trouvent des solutions pour que l'eau n'arrive pas dans nos maisons". Comme beaucoup, elle souhaite déménager à condition d'obtenir une indemnisation décente.
Contactée, la Mairie de Fréjus rappelle que les permis de construire pour cette "zone marécageuse" avaient été "accordés en 1984 par la municipalité de François Léotard". "On ne peut pas être tenus pour responsables d'accords donnés il y a quarante ans," juge Gilles Longo, adjoint au maire chargé des finances. La Ville avait déjà identifié un plan de 14 millions d'euros pour rénover le quartier, mais limitant seulement les inondations sans les empêcher réellement, il n'a pas été retenu.
L'élu se veut néanmoins rassurant : la Mairie et l'Agglomération vont déposer dans les prochaines semaines un dossier d'éligibilité au fonds Barnier, qui permet à l'État de racheter des maisons sinistrées pour les démolir. De quoi peut-être, en cas de réponse favorable, augmenter les indemnisations des propriétaires désireux de partir.