PHOTOS. Le chantier de sécurisation des ruines du barrage de Malpasset a débuté

C'est un travail titanesque qui vient de débuter, au nord de Fréjus. Jusqu'à la fin du mois de décembre, des travaux de sécurisation se déroulent sur les restes du barrage qui a cédé en décembre 1959, occasionnant la mort de 423 Azuréens.

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Les stigmates d'une rupture trônent encore en pleine nature. Au nord de Fréjus, enfoncées dans les terres, les ruines de cette immense structure éventrée peuvent donner une idée de la puissance qui s'est dégagée le 2 décembre 1959.

Des pluies battantes ont duré des jours puis ont fait déborder la retenue d'eau. Ce barrage-voûte a cédé, entrainant la vie de 423 personnes. 

Un traumatisme pour toute une région, mais aussi pour les survivants, beaucoup d'entre eux, alors enfants, avaient témoigné des souvenirs de cette nuit tragique auprès de France 3 Côte d'Azur. 

Des travaux jusqu'à la fin de l'année

Il aura fallu attendre 2022 pour qu'une opération d'envergure vienne définitivement rendre au public ce site naturel, classé Natura 2000. 

Cette plaie est à sécuriser, près de 63 ans après les faits. Des professionnels spécialisés dans les travaux acrobatiques ont commencé cette semaine à héliporter les premiers équipements.

Foreuses, tuyaux d'air et une machine à injecter du ciment ont pris de l'altitude pour gagner les parties les plus hautes de l'édifice. 

Ce sont 500.000 euros qui ont été engagés par le Département du Var pour cette phase de sécurisation et de solidification.

Un site de recueillement, et de randonnées

Le risque est encore bien réel pour le public, qui vient se recueillir ou se promener aux alentours. Des blocs coupés net par la force des eaux sont autant de promontoires dont on peut rapidement tomber. 

Ce site présente "des risques de chutes de hauteur de personnes qui s'aventurent sur les ruines du barrage, des chutes de blocs de pierres qui sont sur les versants qui sont très abrupts, et enfin, de basculement et d'éléments qui sont restés en place après la rupture du barrage", explique le chef du projet de sécurisation, Luc Collange.

Un grillage pour protéger le contrebas des versants de toute chute de pierres va aussi être installé, d'une surface de 400 mètres carrés sur la falaise. Une structure qui sera installée grâce à un hélicoptère, aucune grue ne pouvant accéder à cette terre désolée.

Une classification Natura 2000

Plus étonnant, ce chantier s'attarde aussi sur les problématiques environnementales. La faune et la flore font l'objet de toutes les attentions dans cette zone qui bénéficie d'une classification Natura 2000. Cinq espèces animales protégées y résident, comme des chauves-souris.

Lenaïc Roussel, écologie de Naturalia Environnement, veille notamment aux plantes. Un balisage et un cheminement ont été mis en place pour éviter aux ouvriers de dégrader certains végétaux. "Pour éviter qu'ils soient piétinés au fur et à mesure des allers-retours sur le chantier, je plante des petits drapeaux, comme cela ça leur permet de les éviter" détaille Lenaïc Roussel.

50 millions de mètres cubes d'eau déversés

Ce 2 décembre 1959, 423 Azuréens vont périr dans les eaux. Après d'importantes pluies, le lac du Malpasset déborde et la jupe de béton ne peut contenir les flots. Peu après 21 heures, le barrage rompt. Cet élégant édifice livre une vague d'une quarantaine de haut qui aurait atteint une vitesse de 70 km/h.

Rien ne résiste à ce déferlement, maisons, fermes et infrastructures sont balayées. En 20 minutes, tout est terrassé, c'est la pire catastrophe du XXe siècle dans l'Hexagone. 

Un récit détaillé à l'époque que France 3 a mis en ligne, grâce au concours de l'INA.

Certaines personnes qui ont vécu cette nuit du 2 décembre 1959 en ont gardé un horrible souvenir toute leur vie. 

Simone Mercier avait 12 ans à l'époque, elle se souvient :"Moi, je n'ai pas entendu le cri des autres car j'étais sûrement préoccupée par ma propre survie, et même si je n'ai pas ressenti la peur, j'étais résignée. C'était fini. Mais j'ai toujours dans la tête le cri de mon oncle, toujours ça revient, comme si c'était hier..."

Une nuit atroce qui aura marqué le bassin fréjusien à tout jamais.

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