Réguler la population de moustiques, c'est l'un des objectifs de Hyères. La commune regroupe plusieurs facteurs qui favorisent naturellement leur développement. Elle déploie désormais des drones pour pulvériser jusque dans des zones inacessibles.
Le territoire de Hyères (Var) compte environ 13.400 hectares. La commune abrite des massifs forestiers, des marais... et une large population de moustiques.
Pour éviter d'être débordée, la commune met en place une stratégie de démoustication depuis plusieurs années.
Depuis 2023, elle fait appel à des drones pour améliorer l'efficacité des traitements contre les moustiques, en dehors des aires urbaines.
Nous utilisons le drone uniquement pour la lutte des moustiques des marais. Il sert pour faire des traitements dans les endroits inaccessibles comme les zones humides. C'est en complément de l'équipe de traitement terrestre.
Jean-Brice Cortez, responsable de l'équipe de démoustication de la ville d’Hyèresà France 3 Côte d'Azur
Une technologie qui a remplacé les ULM d'antan.
Le drone est plus facile d'utilisation et permet de couvrir de larges zones avec précision. "On travaille avec des agents de terrain permanent qui font tout le suivi des zones à démoustiquer. Le drone permet la régularité de la pulvérisation. C'est un produit mouillant mélangé à un actif. Chaque vol, le drone porte 10 litres de liquide avec lesquels je peux faire un hectare, et je fais des allers-retours", explique Olivier Barros, droniste.
Gain de temps
Le vol dure 5 minutes, auxquelles s'ajoute une dizaine de minutes de préparation et de rechargement. "Moi, tout seul avec mon drone, je fais en une journée une soixantaine d'hectares", précise Oliver Barros.
Un gain de temps considérable par rapport à une équipe de pulvérisation au sol. En moyenne, la commune d’Hyères réalise entre 10 et 30 interventions de dronistes par an. "Chaque année est différente selon la pluviométrie", précise Jean-Brice Cortez, responsable de la démoustication de la ville. Le tout pour un budget oscillant entre 20.000 et 40.000 euros, selon la municipalité.
En plus de ces insectes des marais, la commune fait face à une autre problématique, les moustiques tigres. L'ensemble du pourtour méditerranéen est considéré comme "fortement colonisé" selon le ministère de la Santé. Le moustique tigre peut être porteur de maladies graves comme le virus Zika ou la dengue. Dans le département voisin des Alpes-Maritimes, 11 cas de dengue autochtone ont été signalés à Vallauris fin septembre.
Surveillance
Alors, la surveillance est renforcée pour la commune d'Hyères. Selon l'Agence régionale de santé, 80% des moustiques naissent et vivent dans les jardins ou habitations des particuliers. La commune a installé 400 bornes à moustiques dans toute la commune pour limiter ces insectes.
La solution la plus efficace reste la prévention et la surveillance par les habitants. "Nous avons des phénomènes aggravants comme nous sommes un territoire avec beaucoup de résidences secondaires. Si elles ne sont pas entretenues comme les herbes taillées et les récupérateurs d'eau couverts par des moustiquaires, les moustiques prolifèrent", explique Jean-Brice Cortez.
La municipalité a mis en place un guide des bonnes pratiques pour lutter contre les moustiques et recommande une application mobile de conseils pour faire barrage à l'insecte. À noter que la présence des moustiques tigre peut être signalée par les particuliers sur un portail dédié, en partenariat avec l'Agence nationale de sécurité sanitaire. L'objectif est de mieux cartographier la prolifération de l'espèce en France.