Pas plus de 6000 personnes transportées chaque jour sur cette île paradisiaque située au large de Hyères, dans le Var. Un an après la mise en place de cette charte, signée par les transporteurs en 2021, quel est le bilan ?
Une eau turquoise, du sable fin, le chant des cigales cachées dans les pins... et, dans le passé, jusqu'à près de 12 000 visiteurs par jour à Porquerolles, petite île de 12,54 km2.
En densité de population cela correspond à 956 touristes au kilomètre carré, soit un peu plus qu'une ville comme Nîmes, dans le département du Gard.
Face à cet afflux de visiteurs, le parc national de Port-Cros et Porquerolles, la métropole Toulon Provence Méditerranée et la ville de Hyères ont décidé d'agir.
Un nombre de touristes divisé par deux
Une charte mise a été mise en place en juillet 2021 avec l'accord des 12 compagnies maritimes qui desservent l'île. Pas plus de 6 000 touristes par jour, soit moitié moins des pics de fréquentation qu'a pu connaître Porquerolles.
Au-delà de ce chiffre, plus possible d'embarquer sur les bateaux.
"Il faut beaucoup de communication ou de diplomatie pour expliquer aux personnes qu’ils ne peuvent pas aller sur l’île ou qu’ils doivent attendre le créneau de l’après-midi pour embarquer."
Fabien Vincent, directeur d'exploitation de l'entreprise TLV-TVM
"Il faut beaucoup de communication ou de diplomatie pour expliquer aux personnes qu’ils ne peuvent pas aller sur l’île ou qu’ils doivent attendre le créneau de l’après-midi pour embarquer." explique Fabien Vincent, directeur d'exploitation de l'entreprise TLV-TVM, délégataire de service public.
Il ajoute que : "cette situation est arrivée 3-4 fois" en 2021.
La compagnie est censée ne pas dépasser 4 000 passagers transportés par jour. Pour elle comme pour les 11 autres compagnies privées, transporter 6 000 passagers au total c'est un engagement sans risque de sanctions en cas de dépassement.
"Tout le monde a eu un moment donné le même constat c’est de dire que la surfréquentation est nuisible à tout point de vue et pour tout le monde." affirme Isabelle Monfort présidente du conseil d’administration du parc national de Port-Cros.
"On espère avoir cette année un tourisme apaisé, l’apogée c’était la sortie du Covid où on est arrivé à des ruptures d’eau." ajoute-t-elle.
Cette vidéo montre de longues files d'attente lors du weekend de l'ascension, en mai 2022, dans les embarcadères, juste après la 6e vague du Covid (fin mars à mi-avril 2022).
Le nombre de vélos aussi limité
Les loueurs de vélos ont accepté de limiter le nombre de vélos loués en mettant également en place une jauge. Les 9 compagnies de location de cycles de Porquerolles ont signé en ce sens la charte de bonnes pratiques proposée par le Parc national de Port-Cros le 28 juillet 2021.
"Ils sont tous étiquetés, même les vélos qui viennent du continent et les résidents peuvent bien sûr utiliser le leur comme ils veulent." explique Isabelle Monfort.
France 3 Toulon avait rencontré et interviewé Isabelle Monfort pour lui demander quel rôle joue le parc dans la préservation de son environnement en mai 2022. Entretien à voir dans cette vidéo :
Transporteurs clandestins
Face à la réduction du nombre de passagers, la tentation de l'illégalité est grande. Selon la présidente du parc, les compagnies maritimes et la ville de Hyères, de nombreuses annonces proposent de transporter les visiteurs dans de petites embarcations moyennant finance.
Pour lutter contre ce phénomène, la mairie de Hyères a pris un arrêté le 19 juin 2021 interdisant de "beacher", c'est-à-dire de faire accoster les bateaux directement sur la plage.
"Pas de contravention. On a supprimé des emplacements pour quelques bateaux au port Saint-Pierre" précise Fabrice Werber, directeur général des services adjoint. Il s'agit de 3 ou 4 emplacements selon l'élu.
Pas de réservation par personne comme dans les Calanques
Pour accéder aux plages de Sugiton et de Pierre Tombée il faut désormais réserver sur le site du parc national des Calanques. À Porquerolles, cette possibilité n'est pas envisagée par les élus comme par les professionnels.
Il y a moins de monde sur l'île qu'avant 2021 mais les files d'attente peuvent être longues, les plages bondées et le service un peu compliqué lors des pics de fréquentation de cette merveille du littoral varois.