Le pitaya est connu pour être un fruit exotique remarquable et coloré. Un maraîcher varois a décidé de tenter l'expérience et de faire pousser ce fruit du dragon originaire d'Asie du Sud-Est ou d'Amérique latine.
Jean-Marc Vazzotti est agriculteur, il cultive principalement des melons et du basilic à Fréjus, dans le Var, des produits bien du sud de la France. Plus étonnant, il s'est lancé en 2020 dans la culture du Pitaya. Un fruit qui vient, à l'origine, d'Amérique du Sud puis du Vietnam où il a trouvé son surnom : " fruit du dragon". Il est notamment cultivé en Nouvelle-Calédonie.
Au départ, le maraicher découvre le goût de ce fruit et décide de planter une plante de Pitaya, car ça se bouture très facilement.
J'ai trouvé ça vraiment bon quand je l'ai découvert, au départ, c'était par plaisir et pas seulement pour se diversifier.
Jean-Marc VazzottiMaraicher dans le Var
La plante de pitaya accepte des températures négatives, mais pas sur de longues durées : "depuis une dizaine d'années, les hivers sont plus doux, le Pitaya se plait donc ici. Il y a 20 ans, ce n'était pas possible."
Ce fruit a besoin de chaleur et d'humidité, sous la serre les températures sont idéales, il n'y a pas de gelée. Ce fruit a une peau épaisse, la chair blanche (qui peut être rose, foncée ou encore jaune) et ressemble à la texture de la pastèque avec des graines qui ressemblent à celles du kiwi. Pour le goût, c'est un peu difficile à décrire, c'est doux, sucré, certains font la comparaison avec la poire ou le melon, mais le mieux reste de se faire sa propre idée.
Une expérimentation avec l'association Agribio
Aujourd'hui, le maraicher possède près de 70 plantes sous sa serre et la plantation est suivi de près par une technicienne de l'association Agribio.
Lola Lerceteau d'Agribiovar, cherche à analyser chaque stade et à suivre la culture : "on veut comprendre son besoin en eau, connaitre ses potentiels ravageurs. En 2022, la sécheresse a fortement impacté les producteurs, on cherche à comprendre et à trouver de nouvelles espèces résistantes aux changements climatiques."
La récolte va se dérouler jusqu'à la fin du mois d'octobre, elle se présente bien comme a expliqué le maraicher auprès de notre équipe de France 3 Côte d'Azur lors d'un reportage tourné sur l'exploitation par Alexandre Dequidt et Maxime Meuneveaux.
Étant donné que cette plante fait partie de la famille des cactées, elle nécessite peu d'eau et peut donc être une solution pour certaines zones. Cette expérimentation fait partie d'un plan plus vaste (GIEE Diversification et Adaptation au Changement Climatique) sur la culture des fruits exotiques. Ainsi, une dizaine d'agriculteurs participent avec la plantation de bananiers, goyaviers, papayers, cacahuètes, poivriers, gingembre, ananas, fruits de la passion, avocatiers ou encore figuiers de barbarie.
Débouché économique
Si la culture du pitaya semble adaptée et économe, il faut à présent trouver un débouché économique. Les consommateurs ne connaissent pas encore bien ce fruit ni comment l'utiliser. Pour Emilie Ipavec, restauratrice et cliente du maraicher, l'argument de la production local et la saisonnalité est un plus : "ça change des pommes et des poires en hiver, il y a ce petit coté exotique".
Concrètement, ce fruit (qui s'achète entre 7 et 20 euros le kilo) est utilisé pour décorer un dessert, une salade de fruit ou un entremets. Il est utilisé aussi en smoothie, car il est plein de vitamines et est anti-oxydant, mais il ne se cuit pas. Il sera utilisé comme un kiwi ou un physalis (Coqueret du Pérou ou Amour en cage).
Si le pitaya semble peu répandu sur nos étals, le marché du fruit du dragon est en expansion. En effet, la demande mondiale augmente chaque année pour les fruits exotiques et nos agriculteurs varois et par extension ceux de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur pourraient y voir une activité rentable.