Mort de Jean-Marie Le Pen : 10 dates clés des combats politiques du fondateur du FN en Paca, une région clé de ses succès

L'ex-patron de l'extrême droite française et le fondateur du Front national, ancien nom du Rassemblement National, est mort ce mardi 7 janvier à 96 ans. Ses liens avec les terres de Provence-Alpes-Côte d'Azur sont nombreux, il avait même rêvé d'en devenir le président de Région.

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"Jean-Marie Le Pen, entouré des siens, a été rappelé à Dieu ce mardi à midi ", c'est ainsi que sa famille a annoncé la disparition de l'homme politique, dans un communiqué transmis à l’AFP. Jean-Marie Le Pen est décédé ce mardi 7 janvier à l'âge de 96 ans, à Garches (Hauts-de-Seine), dans un établissement, où il avait été admis le 11 novembre dernier. 

Breton de naissance, Jean-Marie Le Pen a mené une grande partie de sa carrière politique à Paris, mais à partir des années 80, son discours séduit un électorat grandissant en Paca. Longtemps en embuscade, le fondateur du Front national y a réalisé ses meilleurs scores. Jean-Marie Le Pen fera du Sud-Est un bastion frontiste, mais il n'atteindra jamais ses objectifs. France 3 Provence-Alpes revient sur 10 dates qui ont marqué ses combats politiques en Paca.

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18 juin 1984 : sa première percée en Paca

Dans les premières années du Front national, créé en 1972, Jean-Marie Le Pen a surtout tenté de se faire un nom à Paris. Il faut attendre une dizaine d’années et les Européennes du 18 juin 1984 pour voir une première grande percée frontiste en Provence-Alpes Côte d'Azur. Le quotidien Libération titre : "Percée de Le Pen, effondrement du PC, le CHOC".

Dans cette région, marquée par de fortes inégalités sociales, le discours de Jean-Marie Le Pen sur l’insécurité et l’immigration trouve un écho favorable. S’il réalise près de 11% au niveau national, le parti de Jean-Marie Le Pen atteint des scores bien supérieurs dans le sud-est, de 17 à 22%, dans les Alpes-Maritimes, les Bouches-du-Rhône, le Var, et le Vaucluse.

À Marseille, ville de gauche tenue alors par Gaston Defferre, le FN obtient 21,42% des voix, devant le PS (18,42%).

21 mars 1986 : l'accord avec Jean-Claude Gaudin

Au fil des scrutins, Jean-Marie Le Pen confirme sa dynamique dans le sud de la France. En 1986, grâce à la proportionnelle, le FN compte huit députés en Paca, dont quatre dans les Bouches-du-Rhône et 25 sièges à la région. L'UDF Jean-Claude Gaudin passe un accord avec le FN pour gagner la présidence du conseil régional face au sortant socialiste Michel Pezet.

"Je ne voulais pas être l'otage du PS,  se défendra des années plus tard Jean-Claude Gaudin. Et, à Marseille, les hommes de Le Pen, je les connaissais par cœur : ils venaient tous de la droite".

24 avril 1988 :  en conquête sur les terres de Defferre

Lors du premier tour de la présidentielle du 24 avril 1988, c'est en Paca que Jean-Marie Le Pen réalise ses meilleurs scores nationaux. En particulier à Marseille. Il obtient 28,33% devançant Mitterrand, Chirac et Barre. Dès lors, la deuxième ville de France lui paraît à porter des urnes. 

L’ancien para décide donc de s’y parachuter aux législatives. Le président du Front national se présente dans la 8ᵉ circonscription des Bouches-du-Rhône. Il accède au duel du second tour, mais s’incline par 43,57% des suffrages à 56,43% face au socialiste Marius Masse.

22 mars 1992 : élu à la région dans les Alpes-Maritimes

Cet échec de 1988 ne stoppe pas Jean-Marie Le Pen, qui trace sa route en Paca. Le 22 mars 1992, il remporte un beau score comme tête de liste aux élections régionales, avec 34 conseillers élus contre 15 dans le conseil sortant. Sa liste talonne celle de l'UDF, mais sans atteindre cependant la "vague déferlante" dont il rêvait. Il est élu dans la 3ᵉ circonscription des Alpes-Maritimes,  dans la circonscription de Nice qui est la plus favorable au Front national et dont il brigue la mairie (après la fuite en Uruguay de Jacques Médecin). Jean-Marie Le Pen   entre au conseil régional de Paca, fort de 34 conseillers. Le fondateur du FN y cumulera près de 13 ans de mandat jusqu’en 2015.

28 mars 1993 : échec aux législatives

Fort de ces bons résultats, et son échec de 1988 à Marseille, le leader frontiste tente une nouvelle fois sa chance aux législatives de 1993 dans les Alpes-Maritimes. Il jette son dévolu sur la 3ᵉ circonscription, celle de Nice, qui lui offre ses meilleurs scores nationaux. Mais le succès n’est toujours pas au rendez-vous le 28 mars. A 64 ans, il échoue là encore au second tour (42,06%) face Rudy Salles (57,94%), député PR sortant et candidat de l'UPF. Le leader du Front national voit le sud-est comme un tremplin pour l'élection présidentielle. 

18 juin 1995 : Toulon, Marignane et Orange dans l'escarcelle FN

Les années suivantes sont des années fastes pour le FN qui poursuit sa conquête dans le sud. Aux élections municipales, le 18 juin 1995, il décroche trois mairies dans la région avec Jean-Marie Le Chevallier à Toulon, Daniel Simonpieri à Marignane et Jacques Bompard à Orange.

9 février 1997 : Vitrolles, quatrième mairie FN

Le 9 février 1997, une autre mairie des Bouches-du-Rhône, Vitrolles, tombe aussi dans l’escarcelle FN. C’est Catherine Mégret, l’épouse de Bruno Mégret, le numéro 2 du parti de Jean-Marie Le Pen, qui est élue avec 52,48 % des voix, en remplacement de son mari, frappé d’un an d’inéligibilité pour dépassement de dépenses de campagne aux élections de 1995.

C'est la première fois que le FN décroche une municipalité, non pas grâce à une triangulaire comme pour Toulon, Marignane er Orange, mais dans un duel direct, qui dégage une majorité absolue. 

24 août 1998 : la scission avec Mégret

L'université d'été du FN qui s'ouvre le 24 août 1998 font éclater les rivalités entre Bruno Mégret et Jean-Marie Le Pen. Quand ce dernier est condamné à deux ans d’inéligibilité, il confie les rênes du parti à son épouse Jany. pour mener les Européennes. Bruno Mégret rompt avec le chef. Bruno Mégret emmène avec lui de nombreux cadres pour fonder le Mouvement national. La crise a des répercussions immédiates sévères pour le FN.

L’année suivante, aux élections européennes de juin 1999, le parti frontiste chute à 5,69% des voix, et perd la moitié de ses sièges au Parlement européen. Pour autant, le FN reste fort en Paca.

28 mars 2004 : le rendez-vous manqué en Paca

À la présidentielle de 2002, le candidat Jean-Marie Le Pen arrive en tête dans la région avec 23,38% des voix. Jean-Marie Le Pen se rêve en président de région à défaut de pouvoir présider la France. Mais il commet une erreur de débutant, il n’est pas domicilié à Nice où il veut se présenter et se retrouve inéligible aux régionales des 21 et 28 mars 2004.

Aux régionales de 2010, Jean-Marie Le Pen crée la surprise en Paca où il est à nouveau tête de liste, en récoltant un score bien supérieur à celui que lui prédisaient les sondages : 20,29 % au premier tour (contre 11 % au niveau national), c’est 7 points de plus que les estimations d’avant scrutin. Avec 22 %, il se classe même deuxième dans les Alpes-Maritimes, devant le candidat PS. Le Front national que le président de la République disait mort est ressuscité. Pour autant, Provence Alpes Côte d’Azur reste hors de portée du leader frontiste.

20 août 2015 : exclu de son parti

Évincé de la présidence du FN en 2011, relégué au rôle de président d’honneur, Jean-Marie Le Pen est exclu le 20 août 2015 du parti qu'il a fondé, par sa fille Marine à cause de ses dérapages sur les chambres à gaz, "détail" de la Seconde Guerre Mondiale.

Pourtant, en 2015, à 87 ans, il envisage encore d’être tête de liste pour les régionales en Paca, avant de se rallier à sa petite-fille Marion Maréchal Le Pen. Après trois ans de procédures judiciaires, Jean-Marie Le Pen est finalement exclu du parti par jugement de la cour d'appel de Versailles en 2018. Il se voit égalment retirer même la présidence d'honneur dans la foulée. Après 14 ans au Parlement européen, l'ancien leader frontiste perd son dernier mandat conquis dans le Sud Est.

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