Le "roi de la cascade" s'est éteint dans la nuit du jeudi 21 au vendredi 22 janvier des suites du Covid-19. Rémy Julienne s'était illustré dans de nombreux films populaires, à l'image de La Grande Vadrouille, Fantômas ou encore Le Gendarme de Saint-Tropez.
Il était le casse-cou du cinéma français. Rémy Julienne est décédé dans la nuit du jeudi 21 au vendredi 22 janvier, à l'âge de 90 ans, à l'hôpital de Montargis dans le Loiret. Touché par l'épidémie de Covid-19, le cascadeur y était placé sous respirateur artificiel depuis le début du mois de janvier.
Natif de Cepoy, dans le même département du Loiret, la carrière de Rémy Julienne a débuté en 1964.
L'homme, qui est alors champion de moto-cross, double Jean Marais sur le tournage de Fantômas. À partir de là, tout s'enchaîne. Pendant une cinquantaine d'années, l'illustre cascadeur doublera les plus grands dans plus de 1 400 productions : Yves Montand, Roger Moore, Alain Delon ou encore Sean Connery.
Très demandé, il tournera dans plusieurs films de la saga James Bond, mais aussi dans des longs-métrages français très populaires. Parmi eux, on retient notamment Le Solitaire, La Grande Vadrouille, L'Aventure c'est l'aventure ou encore Le Cerveau.
Revoyez des cascades réalisées par Rémy Julienne, une compilation du Festival du Film Policier de Liège :
Inoubliable dans Le Gendarme de Saint-Tropez
Sorti en 1964, le film Le Gendarme de Saint-Tropez a aussi particulièrement marqué les Français : comment oublier la célèbre course-poursuite de soeur Clotilde, au volant de sa 2CV bleue ? Sur les plans larges, c'est en réalité Rémy Julienne qui se cache sous l'habit de nonne et qui effectue toutes les cascades.
Au média Le Réveil, il avait d'ailleurs raconté une anecdote amusante au sujet de cette scène.
Après une prise, j’ai eu une envie pressante. Je portais le costume de bonne sœur. Je fais ma petite affaire et j’entends un coup de frein strident. C’était un chauffeur de camion qui m’a vu et n’en croyait pas ses yeux de voir une bonne sœur se soulager dans cette position.
En 2019, le cascadeur avait été invité à découvrir à Saint-Tropez le musée dédié à son ami Louis de Funès, avec qui il avait collaboré une dizaine de fois.
En 1999, le basculement
En fin de carrière, Rémy Julienne revêtait régulièrement la casquette de directeur des cascades : son rôle était de concevoir et de chapeauter les scènes les plus périlleuses d'un film.
Mais en 1999, l'accident mortel d'un caméraman lors du tournage de Taxi 2 vient jeter une ombre sur ce parcours exemplaire : le "roi de la cascade" est jugé et condamné à dix-huit mois de prison avec sursis et 13 000 euros d'amende. Dix ans plus tard, en appel, la peine est ramenée à six mois de prison avec sursis et 2 000 euros d'amende. En fin de compte, la Cour de cassation lui donnera raison.
Coup du hasard : c'est aussi en 1999 qu'a été créé le "Prix Rémy Julienne", remis chaque année lors du Festival du film d'aventures de Valenciennes (aujourd'hui appelé Festival 2 Valenciennes). Celui-ci récompense les comédiens capables "d'aborder avec le même talent des rôles physiques et des personnages intimistes dans des films d'auteur".
Habitué de la Côte d'Azur
En dehors de ses tournages, Rémy Julienne s'était rendu plusieurs fois sur la Côte d'Azur, notamment pour fouler les marches du Festival de Cannes. En 2017, il était venu visionner le film Les Proies de Sofia Coppola avec sa compagne Justine Poulin.
En juillet dernier, ce fou de vitesse était venu assister à des démonstrations de cascades motos et autos sur le circuit du Luc, dans le Var, et était devenu le parrain de l'association "Stunts 83", spécialisée dans les shows mécaniques et physiques. "Repose en paix mon Rémy. Une légende est éternelle", écrivait son président ce vendredi matin sur Facebook.