Le centre Ifremer Méditéranée a décidé l'envoi de son navire l'Atalante et d'une équipe pour venir en aide aux équipes de secours américaines pour retrouver Titan. Ce petit sous-marin touristique qui était parti visiter l'épave du Titanic a disparu depuis ce dimanche 18 juin.
Le temps est compté. Ce 22 juin, les cinq passagers du sous-marin touristique Titan manqueront d'oxygène... L'équipage était parti explorer la zone du naufrage du Titanic, à plus de 4 000 mètres de profondeur ce dimanche 18 juin.
Quelques heures après le début de la plongée, le contact a été rompu pour une raison qui est encore inconnue. Et le sous-marin, fabriqué par l'entreprise OceanGate Expedition a été porté disparu au large de Boston aux États-Unis.
Dans la foulée, les garde-côtes américains ont annoncé mettre en place une mission de recherche et de sauvetage pour les retrouver les membres de l'équipage. Parmi ces passagers se trouve un Français, Paul-Henri Nargeolet, ancien officier de marine et grand spécialiste de l'épave du Titanic.
Une aide précieuse de l'Ifremer de La Seyne-sur-Mer
Ce mardi, la France a annoncé apporter son aide aux Américains. En effet, l'institut français Ifremer et sa base de la Seyne-sur-Mer ont décidé de dérouter leur bateau Atalante, qui était aux Açores. Celui-ci est équipé d'un robot sous-marin, Victor 6 000 qui va permettre de chercher le sous-marin et l'aider à remonter.
Les sauveteurs américains étaient confrontés jusqu'ici à plusieurs difficultés, en raison de la profondeur à laquelle se trouve l'épave d'abord, et ensuite, en raison de l'étendue de la zone de recherche qui est très vaste. "Il n'existe aujourd'hui pas beaucoup d'engins pour intervenir à de telles profondeurs, affirme Jan Opderbecke, Responsable de l'unité des systèmes sous-marins au micro de notre journaliste de France Télévisions. L'Ifremer possède ce type d'outils capable de descendre à plus de 6 000 mètres".
Le robot Victor 6 000 a été mis à l'eau en 2018.
Une équipe de pilotes volontaires
Une équipe spécialisée, volontaire, est aussi partie de Toulon mardi 20 juin, dans le but de piloter Victor 6000, ce robot, qui dispose de bras à manipuler et de caméras. " Il est très précis et manipulable. Il peut aussi dégager le sous-marin s’il est coincé. Et il peut installer des câbles pour le remonter", détaille le Responsable de l'unité des systèmes sous-marins.
L'Atalante devrait arriver vers minuit, (heure française) sur le site pour porter assistance aux secouristes américains déjà sur place. "On a tout fait pour s'y rendre le plus rapidement possible et on va essayer d'intervenir le plus vite possible", atteste Jan Opderbecke au micro de Margaïd Quioc et Romain Fiorucci, journaliste à France 3 Toulon.
Victor 6 000 devrait être prêt à intervenir dans la nuit de mercredi 21 à jeudi 22, ou au petit matin. Il ne restera alors que quelques heures d'autonomie en termes d'oxygène pour l'équipage.
"On ne connaît pas les chances. Il y a une chance d'aboutir, il faut la saisir et faire le maximum pour essayer de porter secours."
Jan OpderbeckeResponsable de l'unité des systèmes sous-marins, Ifremer.
À bord du sous-marin disparu se trouve Paul-Henri Nargeolet, bien connu dans ce centre Ifremer. Il a travaillé sur le centre et il était pilote de sous-marin. Il a réalisé les premières plongées pour explorer l'épave du Titanic dans les années 80 à bord du Nautile.
"On ressent une émotion particulière, car il y a très peu de personnes qui descendent à ces profondeurs-là, c'est une communauté assez restreinte. Il y a une solidarité entre toutes ces équipes", raconte Jan Opderbecke.
Des bruits entendus toutes les 30 minutes
Les garde-côtes américains continuent leurs recherches. Ils ont annoncé ce mercredi 21 juin avoir détecté des bruits sous l'eau grâce à un sonar, lors des opérations de recherche. Selon le département de la Sécurité intérieure des États-Unis, interrogé par le magazine Rolling Stone, un avion canadien a entendu des bruits réguliers dans le secteur de l'épave, toutes les 30 minutes.
Une bonne nouvelle pour Michel L'Hour, archéologue sous-marin, interrogé par FranceInfo. La fréquence du signal pourrait en effet correspondre à la régularité d'un humain.
Mais l'origine et la localisation du bruit n'ont pas encore pu être établies.