Fausses alertes de disparition en mer : les bonnes pratiques pour ne pas mobiliser inutilement les sauveteurs

Trois dispositifs de secours en mer ont été lancés le week-end dernier dans les Alpes-Maritimes à la suite de fausses alertes de disparition. Les centres de sauvetage mettent en garde les baigneurs afin de "ne pas mobiliser inutilement des moyens de secours". Le point sur bonnes pratiques à adopter pour éviter de déclencher inutilement une opération de sauvetage.

Le Cross Méditerranée, centre régional de sauvetage en mer, a appelé dimanche les baigneurs à la vigilance afin de "ne pas mobiliser inutilement des moyens de secours qui deviennent indisponibles par ailleurs en cas de détresse avérée". 

Cette mise en garde, relayée par la Préfecture maritime de la Méditerranée, fait suite à une fausse alerte à la disparition lancée dimanche à Six-Fours-les-Plages (Var). Dans la soirée, les sauveteurs du Cross Méditerranée ont mobilisé un lourd arsenal pour tenter de retrouver une baigneuse prétendument disparue sur la page du Cros. Un hélicoptère, une vedette, deux bateaux semi-rigides et des patrouilles terrestres ont écumé pendant une heure les abords de la plage à la recherche de la femme de 68 ans.

La disparue était en fait sur la terre ferme, rentrée à son domicile en ayant laissé ses effets personnels sur la plage. 

À plusieurs reprises ces dernières semaines, la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) et le Cross Méditerranée ont eu à mobiliser leurs équipes pour de fausses disparitions de ce type. "Cette semaine, trois dispositifs de sauvetage ont été mis en œuvre" pour de fausses alertes, indique le Cross Méditerranée. Deux semaines avant la fausse alerte de Six-Four-les-Plages, deux vedettes de la SNSM ont également tourné pendant près d'une heure à la recherche d'un baigneur déclaré disparu au large d'Antibes (Alpes-Maritimes). "Il était en fait rentré à la nage tranquillement", explique Gil Rochette, patron de station pour la SNSM à Cagnes-sur-Mer.

Voici les bonnes pratiques à adopter pour éviter de déclencher inutilement une opération de sauvetage en mer. 

Prévenir son entourage  

Les cas de fausses alertes à la disparition en mer de ces dernières semaines présentent souvent un scénario similaire, rapportent les secouristes : les proches d'un baigneur lancent l'alerte en ne le voyant pas revenir alors que celui-ci est bien souvent sur la terre ferme, mais a oublié de prévenir son entourage. Gil Rochette, patron de station pour la SNSM, invite donc les baigneurs à rester en contact avec leurs proches. Il faut penser à emporter son téléphone sur la plage, et à prévenir ses proches de ses déplacements, indique-t-il. 

Pour une virée en bateau, il est également nécessaire de prévenir son entourage, ou la capitainerie, de ses mouvements ou d'un éventuel retard de retour au port, rappelle Gil Rochette. "Si le temps devient mauvais et qu'on décide d'attendre pour rentrer au port, il faut un moyen de se signaler, que ce soit au téléphone ou avec la VHF", explique-t-il, afin qu'une opération de sauvetage ne soit pas lancée inutilement si l'entourage s'inquiète. 

Être attentif à ses effets personnels 

La fausse alerte de Six-Fours-les-Plages de dimanche 23 juillet a été lancée en raison d'effets personnels que la baigneuse portée disparue avait manqué de récupérer sur la plage, ce qui a alerté ses proches, étonnés de ne pas la trouver à côté de ses affaires.

Les deux autres fausses alertes de la semaine ont aussi été lancées "à la suite d’effets personnels laissés sur la plage alors que les propriétaires étaient partis", indique le Cross Méditerranée, qui rapporte avoir également engagé des opérations de recherche "à la suite de découvertes de matériels de chasse sous-marine abandonnés" en mer.

Dans sa mise en garde aux baigneurs, l'organisme de sauvetage invite donc les usagers "à être attentifs à leurs effets personnels".

Utiliser les fusées de détresse à bon escient 

Régulièrement, les équipes de la SNSM lancent des opérations de sauvetage après le signalement d'une fusée de détresse tirée depuis un bateau, pour finalement découvrir que la fusée n'a été lancée que pour le plaisir des yeux des occupants du bateau. "C'est joli, c'est rouge dans le ciel", ironise Gil Rochette. Seulement, le tir d'une fusée de détresse engage les sauveteurs à partir en mer. Les sauveteurs de la SNSM appellent donc à utiliser les fusées avec beaucoup de responsabilité. 

En cas de problème, appeler le 196 

En cas de situation d'urgence véritable, le numéro 196 permet de joindre gratuitement et directement le Cross Méditerranée. En mer, la SNSM rappelle d'utiliser ce numéro prioritairement, plutôt que celui des pompiers ou le numéro d'appel d'urgence européen. L'appel au 196 permet de localiser l'appelant et d'alerter les sauveteurs en mer sans intermédiaire, pour une intervention plus rapide. 

En bateau, ce numéro d'urgence ne se substitue pas à la VHF qui reste prioritaire pour alerter et échanger avec le Cross Méditerranée. 

Le Cross Méditerranée est un service public qui assure des missions de surveillance et de sauvetage en mer Méditerranée. Il reçoit les alertes de détresse émises en mer et dirige les opérations de sauvetage. La semaine passée, le Cross Méditerranée a coordonné en tout 81 opérations de secours de personnes en mer et 119 opérations d'assistance aux biens. 

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