Ce lundi 27 février, un retraité comparaissait devant le tribunal correctionnel de Toulon. Il lui était reproché de braconner des espèces protégées : rouges-gorges et les fauvettes à tête noire. L'homme a notamment écopé d’une peine de prison.
Plusieurs associations, dont One Voice et l'association Stéphane Lamart avaient assigné en justice une nouvelle fois un homme qui avait braconné de très nombreux rouges-gorges et fauvettes à tête noire.
Le tribunal correctionnel de Toulon a condamné ce 27 février à 6 mois de prison avec sursis, retrait de permis de chasse et 3 000 euros d'amende, un homme qui chassait ces oiseaux protégés.
Il devra verser 20 000 euros aux associations de défense des animaux. L'association Stéphane Lamart a demandé la saisie des armes détenues ainsi que le retrait du permis de chasse et l'interdiction de repasser celui-ci. Le tribunal a suivi ces demandes pour une durée de 3 ans.
L'association déplore ce type de capture, et demande à la justice d'être extrêmement ferme et de délivrer des mandats de dépôt systématiquement pour ce genre de fait, afin de faire prendre conscience de la gravité des faits de la destruction des espèces protégées et du préjudice écologique que nous subissons tous,
précisait l'association dans son communiqué.
Ce qu'on lui reproche
Le retraité aurait tué ces oiseaux de novembre 2017 à octobre 2020. Il avait déjà été condamné le 14 novembre 2017 pour des faits identiques par le Tribunal Correctionnel de Toulon.
Selon les associations de défense animale, il lui est également reproché d’avoir utilisé un magnétophone pour tromper et attirer, et donc chasser, les oiseaux, ce qui est prohibé.
Les enquêteurs trouveront chez lui près de 270 rouges-gorges, déplumés et prêts à consommer, sont retrouvés dans le réfrigérateur et le congélateur.
Les faits se seraient déroulés entre le 25 novembre 2017 et le 20 octobre 2020 à Riboux dans le Var.
Il a reçu une belle correction de la part de la justice ! Les petits oiseaux, en France, quand ils ne sont pas victimes de la famine, gênés par les sons et la luminosité des espaces urbains, ou encore pris dans la glu et autres pièges des chasses traditionnelles, sont souvent braconnés. Nous nous félicitons pour cette décision, qui enfonce le clou de notre engagement contre une France qui tue ses oiseaux.
Réaction de One voice dans un communiqué.
Des précédents
Dans le Var, c’est une pratique courante, déjà un agriculteur retraité avait été condamné à 6 mois de prison avec sursis et 25 000€ d’amende pour destruction et vente de rouges-gorges, ainsi que détention d’armes sans autorisation, au Revest-les-Eaux dans le Var.
En septembre 2022, One Voice s’était déjà portée partie civile dans l’affaire d’un agriculteur retraité qui avait tué pas moins de 20 à 25 rouges-gorges par jour pendant des années et en faisait un commerce juteux. Il avait été condamné.
Pourquoi les rouges-gorges sont-ils braconnés dans le Var ?
Prison ferme, amendes sévères, les condamnations pour braconnage d'oiseaux protégés, en particulier de rouges-gorges se succèdent depuis quelques années dans le Var.
Pour qui ne connait pas forcément les us et coutumes de la région, entendre dire que l'on braconne les petits rouges-gorges et autres oiseaux des jardins, peut surprendre et soulever une question.
Si on le connait pour être un joli modèle de carte de voeux et illustration d'ouvrage pour enfant, le rouge-gorge familier (Erithacus rubecula) est aussi, un passereau consommé pour sa chair.
Le rouge-gorge se consomme généralement en brochettes de six individus, négociées entre 40 et 50 euros pièce. "Certains trouvent que quand c'est interdit, c'est meilleur"... regrette Eric Roux, l'un des 13 agents varois de l'OFB dans notre article de février 2021.
L'ortolan est lui gavé pendant trois semaines avant d'être rôti et servi dans une cassolette, on le mange d'un coup : tête, os et corps compris, avec une serviette sur la tête.
C'est essentiellement dans les Bouches-du-Rhône et dans le Var que les amateurs se régalent de cette chair. Traditionnellement c'est toute la famille des passereaux (rouges-gorges, moineaux, pinsons…), sous la dénomination de becs-fins, qui satisfait les amateurs.