Une semaine après la découverte du corps sans vie d'un enfant de 7 ans, les avocats de la maman et du principal suspect, son compagnon, parlent. Pour l'heure, cinq personnes ont été mises en examen.
"C’est une femme désemparée", affirme Me Anais Guenoune au micro de France3 Provence-Alpes. Une semaine après le décès "sous un certain nombre de coups" du petit Malakai, 7 ans, à La Seyne-sur-Mer (Var), l'avocate, de la maman de 32 ans, a pris la parole pour défendre sa cliente placée en détention provisoire aux Baumettes à Marseille.
Elle est mise en examen pour non-dénonciation de crime, non-assistance à mineur de 15 ans en danger et abstention volontaire d'empêcher un crime ou un délit contre un mineur de 15 ans.
Elle pleure le décès de son fils et n’aspire qu’à une chose : commencer son processus de deuil en espérant avoir l’autorisation d’assister à l’enterrement.
Me Anais Guenoune, avocate de la maman
"Ma cliente affirme n’avoir porté aucun coup à son petit garçon", poursuit Me Anais Guenoune.
L'enquête se poursuit, notamment autour des proches de la famille et du compagnon de la maman. Ce dernier "a été mis en examen du chef de meurtre sur mineur de 15 ans et placé en détention provisoire", a précisé mardi dernier Samuel Finielz, le procureur de Toulon. "Il reconnaît les faits qui lui sont reprochés."
Y avait-il des violences au sein du couple ?
Quelle relation existait-il entre la maman et son compagnon ? Y avait-il des violences entre eux ?
Il n'y a "aucun signalement par rapport au couple", affirme Me Olivier Hasenfratz, l'avocat du compagnon, "aucun signalement particulier au niveau des voisins. Je crois que, malheureusement, c’est un couple qui fonctionnait normalement."
Sa consœur est moins affirmative : "Dans un couple, il y a forcément des difficultés. L’enquête va nous permettre de déterminer quel était le degré d’emprise de Monsieur sur Madame. Mais il n’y a eu aucune violence dans le passé à l’égard de Madame."
Violences physiques
Ce que l'enquête a déjà indiqué, en revanche, c'est que l'enfant avait été violenté quelques jours avant la découverte de son corps. Était-il battu régulièrement par son beau-père ?
Je ne peux pas vous répondre. Je ne le sais pas et je ne pense pas que cela ait beaucoup d’intérêt à ce stade de l’enquête.
Me Olivier Hasenfratz, avocat du compagnon
L'avocat explique que cette famille vit "avec des règles qui leur sont particulières et des lois qui nous échappent". "Mon client est conscient de ce qu’il s’est passé. Il regrette."
La question des services sociaux
Me Anais Guenoune pointe un dernier aspect : le rôle des services sociaux, car le garçon était suivi par l'aide sociale à l'enfance du Var depuis 2018. Un signalement avait également été fait à l'autorité judiciaire "à la fin du mois d'avril 2022 en raison de carences éducatives et de conduites addictives de la mère et d'un père totalement absent", selon le Parquet de Toulon.
Mais la mesure d'assistance éducative en milieu ouvert ordonnée par le juge des enfants n'avait pas pu être mise en place car la maman ne s'était pas présentée aux rendez-vous fixés.
"On aurait pu éviter ce drame parce que les services sociaux n’ont pas joué le rôle qu’ils auraient dû. Le petit Malakai aurait pu être placé et être aujourd’hui en vie", affirme l'avocate.
À l'heure actuelle, dans ce dossier, cinq personnes ont été mises en examen et placées en détention provisoire. La maman de Malakai et son compagnon, le principal suspect (écroué au centre pénitentiaire de Toulon).
Ainsi que trois autres personnes de la famille de ce dernier : une sœur et un frère, pour quatre chefs d'inculpation (non-dénonciation de crime, non-assistance à mineur en danger, abstention volontaire d'empêcher un crime, non-dénonciation de mauvais traitements et privations), mais aussi la maman. Cette dernière a été transférée à la prison de Nice.