Ce mercredi matin, plusieurs dizaines de taxis conventionnés ont effectué une opération escargot pour protester contre la nouvelle convention prise par la Caisse primaire d'assurance maladie qui fixe le prix des courses. Pour ces taxis, le transport médical représente la majorité de leur chiffre d’affaires.
Ce mercredi 24 janvier, une centaine de taxis conventionnés du Var a effectué une opération escargot sur l'axe A57 depuis la Farlède vers Toulon, mais aussi sur l'A50 de Sanary-sur-Mer vers Toulon.
Les 140 véhicules, selon l'organisation, participants à cette opération se sont rassemblés à 6h30 ce mercredi matin. La circulation, à cette heure de forte affluence, a été bien ralentie lors de cette manifestation qui a convergé vers la CPAM et la préfecture du Var.
#Manifestation | ⚠️Opération escargot autour et dans Toulon. Évitez le secteur
— Préfet du Var (@Prefet83) January 24, 2024
➡️ A l'est : sur l'A57 depuis la Farlède vers Toulon.
➡️ A l'ouest : sur l'A50 de Sanary vers Toulon.
🔴 Dans la matinée, les cortèges ont prévu de converger à la CPAM et à la préfecture du Var. pic.twitter.com/Mx8Bk90RV1
Une nouvelle convention qui ne passe pas
Sur les vitres des taxis, des slogans ont été écrits sur des affiches : "patients pris en otages", " convention 2024 mensonges mépris irrespect", ou encore "taxis conventionnés en danger".
Ces taxis ont effectué cette opération dans le but de protester contre la nouvelle convention mise en place par la CPAM. Celle-ci est renouvelée tous les cinq ans. Ces derniers doivent la signer avant le 1er février prochain s’ils veulent pouvoir continuer à transporter des malades. Une activité qui constitue "60 à 100% de notre chiffre d’affaires, explique Laurence Levallois présidente de l’Union nationale des taxis du Var au micro des journalistes de France 3 Côte d'Azur. Certes, le département est touristique, mais le reste de l'année nous faisons du transport médical".
Un point en particulier cristallise la colère des chauffeurs conventionnés. Ce n'est pourtant pas le transport partagé. Depuis le 1er janvier 2024, une loi de financement de la Sécurité sociale 2024 impose que les transports sanitaires soient effectués en covoiturage. Si ce n'est pas le cas, le remboursement est minoré. C'est en fait la tarification qui suscite la grogne des chauffeurs.
"On nous a fait un 49.3 "
La présidente de l’Union nationale des taxis du Var pointe une convention qui a été décidée de manière "unilatérale" par la CPAM. Elle explique : "Nous avons été dénigrés. Il était prévu plusieurs séances de négociations (concernant la convention) qui n’ont pas été réalisées".
Laurence Levallois mentionne que lors des précédentes conventions, "des conditions avaient été discutées et arrêtées. Mais elles n'ont pas été suivies". Les chauffeurs conventionnés estiment aujourd'hui qu'ils n'ont pas de garanties sur leurs rétributions et pointent des plafonds de remise sur les tarifs effectués pour la CPAM qui n'apparaissent plus.
On nous a fait un 49.3, tous les professionnels ont pu négocier leurs conventions, mais pas nous
Laurence Levallois présidente de l’Union nationale des taxis du VarFrance 3 Côte d'Azur
Une délégation de chauffeurs s'est rendue à la CPAM de Toulon pour échanger, ce matin, sur ce point. Contactée à ce sujet, la CPAM du Var a expliqué que la convention de cette année 2024 est "une étape intermédiaire qui ne s’appliquera que pour la seule année 2024." Elle ajoute : "Une nouvelle concertation nationale s’ouvrira le 30 janvier pour aborder le cadre pluriannuel 2025-2030 [...]"
Concernant la progression des tarifications prise en charge par l'Assurance Maladie, et fixée par la dernière convention de décembre 2023, elle sera " modérée en fonction du taux de croissance départemental des montants remboursés de transports de taxi. Aucun département, dont le Var, n’aura de conditions économiques moins favorables que celles en vigueur", mentionne le communiqué de la CPAM du Var. Plusieurs réunions dans ce sens avec la profession seraient à venir courant du mois de février.
Avec Flore Fenouillet