Comme en 2017, Marine Le Pen, la candidate d'extrême droite, a frôlé le grand chelem au premier tour en Provence-Alpes-Côte d'Azur en remportant cinq des six départements, échouant une nouvelle fois à s'imposer dans les Hautes-Alpes.
Dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, le bleu de Marine Le Pen domine.
En remportant cinq des six départements, mais échouant une nouvelle fois à s'imposer dans les Hautes-Alpes, la candidate du Rassemblement national progresse par rapport aux dernières élections.
Au niveau régional, Marine Le Pen a drainé 27,59% des suffrages, presqu'un point de moins qu'en 2017 (28,16%), sans doute en raison de la présence, cette année, d'un autre candidat à l'extrême droite, Eric Zemmour, qui a attiré 11,71% des bulletins.
Elle devance de quatre points Emmanuel Macron (23,34%) et de près de huit points Jean-Luc Mélenchon (19,77%).
Ce n'est pas une surprise, c'est habituel... Elle est très forte sur les territoires où elle est déjà enracinée, sachant qu'il ajouter aussi les voix d'Eric Zemmour. Donc en nombre de voix, il y a une progression que l'on peut constater sur cette élection et un ancrage local. Entre le Nord de la France et la région PACA, clairement, on peut parler de bastions électoraux.
Christelle Lagier, politologue
Battue dans la plupart des grandes villes de la région, Marine Le Pen a été devancée par Jean-Luc Mélenchon à Marseille et Avignon, comme en 2017.
Un meeting RN est prévu dans les prochains jours à Avignon.
Victorieuse à Nice il y a cinq ans, elle a, cette fois, été battue par le chef de l'Etat dans le bastion de Christian Estrosi, ex-LR désormais passé dans le camp présidentiel.
La seule grande ville où s'impose la candidate RN est Toulon, le bastion d'Hubert Falco, lui aussi parti des Républicains vers Emmanuel Macron.
À Marseille, c'est une nouvelle fois le candidat de la France Insoumise qui l'a emporté, avec 31,12% des voix, soit une progression de plus de six points, loin devant le chef de l'Etat (22,62%) et Marine Le Pen (20,89%), privée de sa deuxième place par les 11% du leader de Reconquête!.
Sans hésitation, je ferai barrage à l'extrême droite en votant Emmanuel Macron
Benoît Payan, le maire socialiste de Marseille ce 10 avril
À l'échelle des départements
La candidate RN a dominé ce premier tour, avec des scores de :
- 29,43% dans le Vaucluse,
- 26,25% dans les Bouches-du-Rhône,
- 30,61% dans le Var,
- 26,64% dans les Alpes-Maritimes,
- 26,90% dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Et si elle perd un point dans le Vaucluse, les Alpes-Maritimes et les Bouches-du-Rhône, c'est là encore dû à la présence d'Eric Zemmour, qui a drainé plus de 10% dans ces trois départements.
Dans le Vaucluse, elle signe des scores importants à Cavaillon ou Carpentras, zones rurales et ouvrières, mais elle est devancée par le chef de l'Etat dans le chic Luberon. Et à Avignon (18,94%), elle est largement distancée par Jean-Luc Mélenchon (36,87%), derrière Emmanuel Macron (20,42%).
Dans les Alpes-de-Haute-Provence, la surprise du scrutin est venue de Forcalquier, fief du député et ex-ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, où le chef de l'Etat a été devancé de près de 12 points par Jean-Luc Mélenchon (33,43%).
Un échec
Le seul département qui lui a échappé est donc, une nouvelle fois, les Hautes-Alpes,
où, avec 22,84%, elle est devancée, à la fois, par Emmanuel Macron (23,78%) et Jean-Luc Mélenchon (22,87%), de 22 voix.
Avec AFP