Alors que le gouvernement a annoncé le 1er janvier que les lieux de culture ne rouvriront pas le 7 janvier, les professionnels de la culture de la région s'impatientent. Les artistes sont "au fond du trou" et les pertes considérables. Ils réclament au gouvernement de réagir au plus vite.
Le retour au cinéma, au musée ou au théâtre, ce n'est pas pour tout de suite. Comme l'a annoncé Gabriel Attal le vendredi 1er janvier, la réouverture des lieux culturels ne sera "pas possible" le 7 janvier. Une nouvelle qui ne réjouit pas les professionnels du secteur comme Charles Berling, directeur du théâtre Liberté à Toulon et Didier Tarizzo, président de l'Union des Cinémas du Sud de la France.
"J'ai l'impression que ce gouvernement ne mesure pas l'intérêt profond qu'a la culture dans un pays", déclare Charles Berling, atterré par la sortie de Gabriel Attal. Le comédien, metteur en scène et directeur du théâtre de Toulon estime que le monde culturel n'est pas "considéré à sa juste valeur" par le gouvernement, lui qui le voit comme "un garant de la démocratie et de la république".
Nous, on veut bien être fermés si tout le monde est fermé. Si on laisse ouvert des endroits extrêmement contaminant et qu'ensuite on constate avec horreur que la situation sanitaire se dégrade, ça veut dire qu'il n'y a que l'économie qui compte et je pense que c'est une énorme erreur.
Alors que le 7 janvier devait avoir lieu un état des lieux pour envisager une réouverture des salles de spectacles, des musées et des cinémas, le gouvernement a effacé cette possibilité. Encore une fois, les professionnels de la culture se sentent incompris. Déjà en décembre, lorsque 3 jours avant la potentielle reprise des activités culturelles, le Premier ministre Jean Castex avait finalement annoncé que la réouverture ne se ferait pas le 15 décembre, ils se sentaient désemparés. Des frais avaient été engagés de toute part pour rouvrir le 15 décembre et ils avaient été prévenus à la dernière minute que cela ne serait pas possible.
Une réouverture "le plus vite possible"
"On ne peut pas rouvrir du jour au lendemain", explique Didier Tarizzo. Il espère qu'une réouverture sera annoncée pour le 20 janvier. "Il nous faut deux semaines pour que le système se lance, détaille-t-il. En rouvrant le 20 janvier, on serait prêt pour les vacances scolaires de février." Malheureusement, impossible de savoir si c'est ce que prévoit le gouvernement, qui prend les décisions en fonction de l'évolution de l'épidémie de Covid-19.
Le moral des professionnels de la culture est de plus en plus bas. "Ils sont au fond du trou", dit Didier Tarizzo. Didier Tarizzo et Charles Berling sont sans appel : il faut rouvrir "le plus vite possible". "Si on n'ouvre pas fin janvier, c'est la catastrophe c'est sûr et certain. Le gouvernement annonce des montants d'aides qui ne sont pas à la hauteur des pertes considérables", regrette Didier Tarizzo.
On ne peut pas laisser crever les compagnies et les artistes qui ne jouent plus et qui ne vont pas être reportés.
Côté cinéma, il y a moins de chance que des films ne soient pas reportés mais cela ne signifie pas que le temps ne presse pas. "Si on n'ouvre pas avant avril, il y aura réellement un embouteillage de films américains à ce moment-là et ce sont les films français qui vont en pâtir. Il faut ouvrir avant !", insiste Didier Tarizzo.
Pour arrêter d'attendre sans savoir, Charles Berling compte se rapprocher des lieux autorisés à être ouverts pour ses représentations.
On va voir comment jouer dans les églises et les écoles. Puisqu'on nous demande de nous réinventer, on va essayer de faire ça, de tisser des liens plus forts avec tout ceux qui ont de la chance de rester ouvert.
Il aimerait que les décisions soient prises de manière plus "territorialisées". Mais selon lui, cela ne risque pas d'arriver : "Moins un gouvernement est sûr de lui, plus il est autoritaire et moins il délègue aux responsables locaux."