L'abbé Henri Coindé, curé de la paroisse parisienne Saint-Bernard lors de son occupation par des "sans-papiers" durant l'été 1996, est décédé lundi 19 février à Toulon à 85 ans, a annoncé Mgr Rey, évêque de Fréjus-Toulon.

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Prêtre du diocèse de Paris, le Père Coindé est décédé à l'hôpital militaire Sainte-Anne de Toulon, dans sa 54ème année de sacerdoce, précise le faire-part. Ses obsèques ont été célébrées mercredi 21 février en la chapelle de l'hôpital et une messe sera célébrée en son souvenir samedi 24 février à 18h00 en l'église Saint-Louis de Toulon.

Le père Henri Coindé était le curé de la paroisse Saint-Bernard, dans le XVIIIe arrondissement, lorsque celle-ci fut occupée par des familles de migrants en 1996. Une expérience qui l'a marqué à jamais et qu'il a décrite en détails dans son "Journal de Saint-Bernard", publié l'année suivante.
"J'ai changé au fond de moi. Quand on me parle de l'immigré, il n'est plus là-bas, mais il est là (...). L'étranger n'est plus un étranger, mais un frère", avait ainsi écrit l'ecclésiastique.

Lorsque, le 28 juin 1996, quelque 300 Africains sans-papiers, transformés en errants depuis leur expulsion de l'église Saint-Ambroise au printemps, avaient fait irruption dans son église, le père Coindé avait aussitôt refusé de signer l'ordre de réquisition permettant à la police d'intervenir.
Pour autant, il n'avait pas approuvé cette occupation qui lui était imposée sans concertation et il s'était gardé de jouer un rôle officiel dans les négociations entre délégués des sans-papiers, associations et pouvoirs publics, se limitant à les accueillir de la façon plus humaine possible.

Dans son journal, le père Coindé avait raconté les mille anecdotes de l'occupation, les pressions de la police pour le faire changer d'avis, la naissance d'un bébé dans l'église, et les réactions de ses paroissiens: certains apportaient leur aide aux familles, d'autres avaient préféré claquer la porte de l'église pour ne pas suivre une messe en présence de "ces sales nègres".

Dans ce même livre, il avait confié son réconfort après un coup de téléphone de soutien du cardinal Jean-Marie Lustiger, son archevêque, mais aussi sa déception un autre jour devant la réponse "académique et conventionnelle" faite par le prélat à un journaliste.
L'occupation de l'église s'était achevée le 23 août, par l'intervention musclée de la police.

 

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