C'est une décision prise par l'Agence régionale de santé et le conseil départemental pour trois mois. De graves dysfonctionnements ont été constatés au sein de cet Ehpad situé à La Garde. Les familles des résidents ont dû déplacer leurs proches et le personnel réclame son dû.
Une voiture positionnée en travers de la route, devant le portail de cet Ehpad de La Garde, à côté de Toulon (Var). Les salariés de l'établissement Kerios sont à bout de nerfs !
"On veut bloquer le départ de la PDG", dit le conducteur en sortant du véhicule.
"Encore une fois, on n'a pas eu nos salaires !", explique une aide-soignante, en poste depuis plus d'un an dans cette maison de retraite médicalisée. "Et une collègue enceinte a même fait un malaise !"
Conditions de travail dégradées
Privés de salaires, certains salariés sont à découvert depuis deux mois. "Il faut qu'on paie nos factures, notre loyer...", détaille Alexandra, six ans de services en tant qu'agent polyvalent.
Dans cet établissement varois, les conditions de travail se sont fortement dégradées...
Je trouve anormal de ne pas avoir assez de matériel pour travailler et qu'on soit obligés d'acheter notre propre matériel, comme des gants, des crèmes, des alèses... Et même des sacs poubelles !
Charlotte, salariée de l'Ehpad Keriosà France 3 Provence-Alpes
"Il y avait de moins en moins de résidents et un manque de personnel", complète Alexandra.
Avenir du personnel incertain
Plusieurs signalements ont été portés à la connaissance des autorités sanitaires depuis 2018. Une situation jugée préoccupante : l'Agence régionale de santé (ARS) et le département du Var ont décidé de fermer en urgence pour trois mois l'Ehpad Kerios de La Garde.
Cette suspension fait suite à la constatation par l'ARS Paca de plusieurs dysfonctionnements graves en termes de gouvernance, de ressources humaines et de prise en charge médico-soignante.
ARS Pacadans un communiqué
L'avenir du personnel est incertain. "Certains salariés sont en pleurs, c'est une situation inacceptable !", dénonce Christelle Peyré, secrétaire départementale FO Santé privée. "Ils ne savent pas s'ils vont être payés, ce qu'ils vont devenir demain."
On leur a dit qu'ils ne seraient pas payés pour le mois de septembre. La personne qui s'occupe du service RH et des paies a disparu, donc il y a un peu d'énervement.
Christelle Peyré, secrétaire départementale FO Santé privéeà France 3 Provence-Alpes
"On restera là jusqu'au bout parce que les salariés doivent repartir avec leur dû, ils ont travaillé, on ne repartira pas sans leur salaire !", poursuit Christelle Peyré.
Les salariés ont finalement quitté les lieux dans la soirée, jeudi 3 octobre. "On a appris qu'on allait entrer en procédure de dépôt de bilan", révèle une salariée, amer. "On est dans une précarité économique totale. On a quitté les lieux vers 23h, on s'est battu jusqu'au bout !"
Sollicitée par France 3, la direction n'a pas donné suite à nos sollicitations.