Seuls les propriétaires et ayants-droit peuvent désormais revendiquer un accès à la Réserve naturelle de la plaine des Maures. La Préfecture du Var en a décidé ainsi pour protéger les plus vieilles habitantes du département, les tortues d'Hermann, qui commencent à hiverner.
Un accès limité à la Réserve naturelle de la plaine des Maures a été décidé par la Préfecture du Var, a-t-on appris par communiqué de presse ce mardi 2 novembre. "La circulation des véhicules, piétons, cyclistes, cavaliers et attelages sur les milieux naturels, les sentiers de randonnées, pistes forestières et chemins agricoles dans tout le périmètre" a fait savoir ce document, à retrouver ici en intégralité.
Les chiens tenus en laisse et les activités de chasse sont également prohibés. Seuls les propriétaires et les ayants-droit de la Réserve peuvent avoir accès à cette partie du territoire. Ces interdictions d'accès visent à protéger une espèce animale du Var, les tortues d'Hermann, fortement impactées dans cette zone par l'incendie d'août dernier.
Un emblème pour le Var
La tortue d’Hermann est un animal emblématique du Var et a besoin de poursuivre son vécu sur place. Cette espèce protégée, et endémique, vit depuis 2 millions d’années sur ces terres. C'est à cette période de l'année qu'elles hibernent et cette année, elles ont bien mérité de ne pas être dérangées. Quelque 7100 hectares ont brûlé au départ de Gonfaron, en août 2021, blessant de nombreuses tortues. Le vétérinaire Franck Bonin, et ses collègues du Village des Tortues de Carnoules, avait passé plusieurs semaines à prendre soin des animaux blessés dans la foulée de ce feu destructeur qui n'avait rien épargné. Vendredi 1er octobre, 30 victimes à carapace avaient été relâchées dans cette zone, là même où elles avaient été "prélevées" le temps de se refaire une santé.
Une population à préserver
Leur population actuelle est très difficile à évaluer. Dans la plaine des Maures, il y a 2 à 10 individus par hectare. Une vie animale que côtoie chaque jour Franck Bonin : « au tortupôle de Carnoules, nous avons une zone naturelle accolée au Village des Tortues où nous avons 10 à 15 animaux de cette espèce qui y vivent naturellement.
Il y a des poches de population qui sont relativement conséquentes » dans le département avait-il précisé à l'époque de cette remise en liberté pour cette trentaine d'animaux. Il faut compter 20 à 30 ans pour retrouver une situation normale. Un répit bien mérité pour ces tortues. La moindre agression humaine à l'encontre de cette espèce endémique ne servirait qu'à retarder ce calendrier.