Au procès de Mazan, c’est un réquisitoire fleuve qui a débuté ce lundi 25 novembre devant la cour criminelle de Vaucluse, à Avignon et qui pourrait durer trois jours. Sans surprise, une peine de vingt ans de réclusion, soit la peine maximale, a été requise à l’encontre de Dominique Pelicot.
Après onze semaines de procès éprouvantes pour Gisèle Pelicot entre confrontation à ses agresseurs et ferveur populaire, les réquisitions ont débuté ce lundi 25 novembre devant la cour criminelle du Vaucluse à Avignon.
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L'avocat général, Jean-François Mayet a ouvert l'audience en saluant le caractère “hors norme” de ce dossier, de la procédure d’enquête et d’instruction ayant donné lieu à 59 tomes d'information judiciaire et à des milliers de procès-verbaux. "Une procédure hors norme de 31 mois seulement, quand on reproche souvent les lenteurs judiciaires (...)" déplorant au passage "un temps d’audience trop court". Le représentant du ministère public souligne l’étendue d'une enquête, face à des faits d'une "gravité inimaginable." À la hauteur de ce dossier inédit, l'avocat général annonce donc des réquisitions hors norme, très organisées qui devront durer trois jours durant lesquels les deux avocats généraux se relaieront à la barre.
Sa consœur Laure Chabaud prend ensuite la parole pour requérir à l'encontre de Dominique Pelicot, “la clé de voûte du dossier (...), à la personnalité complexe”. C'est sans surprise que l'avocate générale a demandé que le principal accusé soit reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés, requérant la peine maximale :"20 ans entre quatre murs ce n'est rien, c'est à la fois beaucoup et trop peu face à la gravité des faits".
Soumission chimique et absence de consentement indiscutables
La représentante du ministère public avait évoqué l'"histoire famille confuse (...) aux repères troublés” de l'époux de Gisèle Pelicot, une personnalité structurée sur “le mode pervers”, "un mari attentionné, un grand-père complice et un père affectueux capable d'infliger en toute confiance à sa femme et sa famille une souffrance indicible".
“Gisèle Pelicot attend de cette audience des réponses” a rappelé Laure Chabaud, afin de comprendre, dit-elle, quelles raisons ont poussé “son partenaire d'une vie”, à passer à l’acte, animé par la recherche de "son propre plaisir dans une volonté de soumission, d'humiliation, voire d’avilissement de la personne qu’il chérit le plus au monde ?", avançant une hypothèse : "peut-être parce qu’il est plus facile de droguer la femme qui partage votre vie plutôt qu’une autre personne", avec seule intention d'“imposer à son épouse de sordides fantasmes inassouvis”.
Une peine de 17 ans de réclusion a ensuite été requise à l'encontre de Jean-Pierre M., le premier des coaccusés, évoqué ensuite par le ministère public. Le verdict qui fixera le sort des 51 accusés ne sera pas donné avant le 20 décembre.