Les agriculteurs en colère du Vaucluse à Avignon ce lundi 18 novembre. Après avoir bloqué la circulation dans le sens Nîmes-Avignon, le cortège s'est déplacé dans la ville pour un échange avec les services de la préfecture.
"Notre fin sera votre faim", après avoir symboliquement bloqué le pont de l'Europe, les agriculteurs du Vaucluse s'apprêtent à écrire leur colère sur le sol d'Avignon.
L'inscription restera visible dans le temps puisqu'elle sera réalisée avec des semis de céréales. La phrase poussera donc jusqu'au printemps.
En début d'après-midi, ils étaient reçus par la préfecture du Vaucluse, "c'est important que les pouvoirs publics locaux soient nos porte-parole au niveau national, mais on sait que les décisions ne viennent pas d'eux" souligne la FDSEA. Un échange serein avec "des personnes qui sont à notre écoute".
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Il est 15h lorsque la mobilisation se termine à Avignon, "on se disperse" indique le syndicat. Aucune reprise n'est prévue pour le lendemain, mardi 19 novembre.
Ils s'étaient d'abord donné rendez-vous sur ce pont au petit matin ce lundi 18 novembre, avant de se placer face au pont d'Avignon. Des dizaines de tracteurs ont ainsi déambulé jusqu'à atteindre un immense terre plein de 6 000 m².
"On en a ras le bol qu'on nous prenne pour des andouilles" affirme une représentante du syndicat FDSEA. "L'État doit choisir s'il laisse vivre ou mourir ses agriculteurs" poursuit-elle, alors qu'elle chiffre à environ 200 le nombre de professionnels sur place.
Le libre-échange avec le Mercosur dans le viseur
Au cœur des crispations, le traité de libre-échange entre les pays du Mercosur, en Amérique Latine, et l'Union Européenne. Un texte qui prévoit notamment la suppression de 90% des droits de douane sur les produits entre les deux entités.
Une idée qui révolte. "On fait entrer des produits traités avec des molécules pires que ce qui est interdit en France" souligne Jordan Charrensol, président des Jeunes Agriculteurs du Vaucluse.
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S'il n'est pas opposé à l'idée d'un traité de libre-échange, il demande que l'agriculture en soit écartée, "on ne peut pas échanger des voitures contre du blé ou de la viande" .
"Des fruits et légumes qui ne correspondent pas à nos standards"
Le Mercosur n'est pas le seul problème des agriculteurs vu Vaucluse "ici c'est surtout les fruits et les légumes qui arrivent du Maroc et qui ne correspondent pas à nos standards de production. On est d'accord pour produire propre, avec le moins d'intrants possible, à côté de cela on fait manger des choses aux Français qu'on refuse d'utiliser".
Jordan Charrensol admet qu'il y a eu des "petites aides" suite à la première vague de colère exprimée par les agriculteurs partout en France en janvier 2024, "mais il faut plus, il y a des agriculteurs qui vont mettre la clé sous la porte".
Lourdeur administrative
Au-delà des traités de libre-échange, c'est aussi sur l'administratif, que les syndicats demandent un effort : "Il faut arrêter de faire deux heures d'ordinateur pour une heure de tracteur. Parfois on fait les mêmes déclarations trois fois parce que ça ne va pas à la même administration".
La mobilisation devrait au moins durer toute la journée, avec un cortège mouvant, annonce la FDSEA.