Les agriculteurs en colère du Vaucluse se sont donné rendez-vous sur le pont de l'Europe, à Avignon ce lundi 18 novembre matin. Après avoir bloqué la circulation dans le sens Nîmes-Avignon, le cortège s'est déplacé dans la ville.
"Notre fin sera votre faim", après avoir symboliquement bloqué le pont de l'Europe, les agriculteurs du Vaucluse s'apprêtent à écrire leur colère sur le sol d'Avignon.
L'inscription restera visible dans le temps puisqu'elle sera réalisée avec des semis de céréales. La phrase poussera donc jusqu'au printemps.
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— FDSEA de Vaucluse (@fdsea84) November 18, 2024
Ils s'étaient d'abord donné rendez-vous sur ce pont au petit matin ce lundi 18 novembre, avant de se placer face au pont d'Avignon. Des dizaines de tracteurs ont ainsi déambulé jusqu'à atteindre un immense terre plein de 6 000 m².
"On en a ras le bol qu'on nous prenne pour des andouilles" affirme une représentante du syndicat FDSEA. "L'État doit choisir s'il laisse vivre ou mourir ses agriculteurs" poursuit-elle, alors qu'elle chiffre à environ 200 le nombre de professionnels sur place.
Le libre-échange avec le Mercosur dans le viseur
Au cœur des crispations, le traité de libre-échange entre les pays du Mercosur, en Amérique Latine, et l'Union Européenne. Un texte qui prévoit notamment la suppression de 90% des droits de douane sur les produits entre les deux entités.
Une idée qui révolte. "On fait entrer des produits traités avec des molécules pires que ce qui est interdit en France" souligne Jordan Charrensol, président des Jeunes Agriculteurs du Vaucluse.
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En route pour le Pont de l'Europe pic.twitter.com/wOk781XomH
S'il n'est pas opposé à l'idée d'un traité de libre-échange, il demande que l'agriculture en soit écartée, "on ne peut pas échanger des voitures contre du blé ou de la viande" .
"Des fruits et légumes qui ne correspondent pas à nos standards"
Le Mercosur n'est pas le seul problème des agriculteurs vu Vaucluse "ici c'est surtout les fruits et les légumes qui arrivent du Maroc et qui ne correspondent pas à nos standards de production. On est d'accord pour produire propre, avec le moins d'intrants possible, à côté de cela on fait manger des choses aux Français qu'on refuse d'utiliser".
Jordan Charrensol admet qu'il y a eu des "petites aides" suite à la première vague de colère exprimée par les agriculteurs partout en France en janvier 2024, "mais il faut plus, il y a des agriculteurs qui vont mettre la clé sous la porte".
Lourdeur administrative
Au-delà des traités de libre-échange, c'est aussi sur l'administratif, que les syndicats demandent un effort : "Il faut arrêter de faire deux heures d'ordinateur pour une heure de tracteur. Parfois on fait les mêmes déclarations trois fois parce que ça ne va pas à la même administration".
La mobilisation devrait au moins durer toute la journée, avec un cortège mouvant, annonce la FDSEA.