Procès des viols de Mazan : Caroline, la fille de Dominique Pélicot sort de la salle du tribunal à la lecture des faits

La deuxième journée du procès de Dominique Pélicot, retraité jugé à Avignon pour avoir drogué son épouse et recruté des dizaines d'inconnus sur internet pour la violer pendant dix ans, est consacrée ce mardi à la lecture éprouvante des faits subis par la femme et la fille du principal accusé.

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C'est une nouvelle journée éprouvante pour les victimes de Dominique Pélicot. Sa fille, Caroline Darian, a dû quitter la salle moins de 20 minutes après le début de l'audience, ce mardi 3 septembre, devant la cour criminelle de Vaucluse, à Avignon. Le président Roger Arata a entamé froidement sa lecture du résumé du dossier de 31 tomes, pour lequel 51 hommes sont jugés depuis hier, sans aucun mot préalable pour Gisèle P. et ses trois enfants, dont de nombreux détails intimes vont être dévoilés tout au long de cette deuxième journée de procès.

Caroline Darian, auteur du livre "Et j'ai cessé de t'appeler papa" publié en 2022, a été prise de tremblements, au moment où le président a lu un passage la concernant. Sans compter le mari, jugé pour avoir drogué son épouse et recruté des dizaines d'inconnus sur internet pour la violer pendant dix ans, 72 hommes ont été recensés au total par les enquêteurs, à partir des photos et vidéos des faits prises par Dominique P. lui-même. Seuls 50 d'entre eux ont pu être identifiés et arrêtés. Ils risquent jusqu'à 20 ans de réclusion pour viols aggravés.

Des photos dans un dossier intitulé "Autour de ma fille, à poil"

C'est lorsque le président de la Cour a expliqué que des photomontages de Caroline, dénudée, ont également été retrouvés dans son ordinateur, dans un dossier intitulé "Autour de ma fille, à poil", que cette dernière s'est écroulée en sanglots, soutenue par ses deux frères et sa mère.

Puis, face à la litanie de détails sordides, Caroline Darian a quitté la salle en tremblant, escortée par ses deux frères et son avocat, Me Antoine Camus, avant de réapparaître quelque vingt minutes plus tard.     Avant de rejoindre le banc des parties civiles, après sa seconde sortie, Mme Darian s'est arrêtée un instant devant le box des 18 accusés détenus. Elle les a regardés, mais aucun n'a croisé son regard. Son père, qu'elle nomme désormais son "géniteur", non plus. 

Caroline tient à soutenir son regard très longtemps, pour voir jusqu'où il est capable d'aller dans les dénégations.

Me Antoine Camus, avocat de Caroline Darian

AFP

Pour les enfants, "c'est une douleur immense, c'est insoutenable", a expliqué leur avocat, Me Antoine Camus, à l'issue de l'exposition des faits.

"C'est une douleur immense, c'est insoutenable"

"Caroline a dû être sortie, c'était absolument insoutenable. Même s'ils n'ont rien découvert, si tous connaissaient le dossier, c'était particulièrement éprouvant ce matin, bien sûr, mais nécessaire", a-t-il ajouté.

Gisèle Pélicot, est quant à elle, restée tout le long de la longue litanie des faits, très calme, comme distante. A l'autre bout de la salle, en face d'elle, son mari et agresseur en chef, s'est lui montré impassible à l'énoncé des faits.
   

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