Procès des viols de Mazan : "violeurs, agresseurs, sécateur", le collectif Osez le féminisme 84 manifeste à l'ouverture de l'audience

Alors que s'ouvre ce lundi le procès des violeurs présumés de Mazan, jugés devant le tribunal d'Avignon jusqu'au 20 décembre prochain, des militantes féministes ont manifesté pour réclamer justice.

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Le collectif Osez le féminisme 84 s'est fait entendre avant l'ouverture du procès de Mazan, à 9 heures, ce lundi 2 septembre, devant le tribunal d'Avignon. "Violeurs, agresseurs, sécateur", "nous réclamons justice", ont-elles scandé. "Nous soutenons l'épouse et victime de Dominique P.. Il l'a droguée pendant 10 ans, l'a ouverte au viol d'inconnus [...]. Plus de 80 hommes sont venus violer cette femme chez elle. Ce sont des crimes déshumanisant", expliquent les militantes de l'association. 

Habillées de noir, elles ont notamment scandé "Violeurs, on vous voit, victimes, on vous croit". Elles ont également déployé une banderole depuis le mur d'enceinte de la vieille ville sur laquelle on pouvait lire : "La révolution sera féministe". Elles portaient plusieurs pancartes : "Ras le viol", "Violeurs la honte" ou encore "Peine maximale exigée".

"Ces 'monsieur tout le monde' recrutés sur coco.gg (fermé depuis) ont agi parce que le mari garantissait leur impunité", dénonce le collectif. 

La victime a renoncé au huis-clos

Le mari, Dominique, un septuagénaire est jugé pour avoir drogué son épouse avec des anxiolytiques
pendant près de dix ans, en vue de la faire violer par une cinquantaine d'inconnus recrutés
sur internet. L'audience s'est ouverte en présence des parties civiles, Gisèle Pélicot, 72 ans, la victime qui a renoncé au huis-clos, accompagnée de ses fils et de sa fille, Caroline qui a fait de la soumission chimique son combat.

Ils sont 50 hommes âgés de 26 à 74 ans, ainsi que le mari de la victime, à être présentés devant le tribunal. L'un est poursuivi pour agression sexuelle, les autres pour viol aggravé. Ils sont accusés d'avoir pratiqué des actes sexuels non consentis sur cette habitante de Mazan, dans le Vaucluse. Certains comparaissent libre, 18 sont détenus, comme le mari qui droguait sa femme pour la proposer à des inconnus. 

À lire aussi : Viols de Mazan : plus de 3 mois d'audience, 51 prévenus, en chiffres un procès hors norme

Deux box sont prévus pour les détenus, qui sont 18 au total, dont Dominique P. Une salle est dédiée aux parties civiles qui y ont accès depuis la salle d'audience "pour éviter les contacts avec les accusés", a indiqué la procureure Florence Galtier, au début de l'audience. Une psychologue est également prévue à destination "des magistrats, greffiers, et tout le personnel du tribunal qui en aurait besoin". Le procès doit durer jusqu'au 20 décembre.

 Article rédigé avec Pauline Guigou.

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