Le groupe Orano (ex-Areva) a validé jeudi un investissement de 1,7 milliard d'euros sur son usine au Tricastin pour sortir de la dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie.
Le groupe Orano a annoncé jeudi 19 octobre un investissement de 1,7 milliard d'euros pour augmenter la capacité d'enrichissement d'uranium de son usine sur le site de Tricastin, à la limite de la Drôme et du Vaucluse.
L'objectif est de proposer une alternative à l’uranium enrichi issu de Russie, qui fournit les Européens à hauteur de 31 % et les Américains de 28 %. "Ce projet permettra à Orano d'augmenter ses capacités de production de plus de 30%" dans l'usine Georges-Besse 2, inaugurée en 2011 dans ce complexe nucléaire, le plus grand d'Europe, a précisé l'entreprise dans un communiqué.
Renforcer la souveraineté énergétique de la France
Avec cette capacité augmentée, le site Orano Tricastin permettra d'alimenter l'équivalent de 120 millions de foyers par an en énergie bas carbone, selon le spécialiste français du combustible nucléaire, qui vise une première production de cette extension en 2028. L'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022 a mis en évidence la nécessité de s'affranchir du mastodonte russe Rosatom pour le cycle du combustible des centrales nucléaires, en France, mais aussi dans d'autres pays occidentaux comme les Etats-Unis.
"Dans le contexte géopolitique actuel, cette augmentation des capacités d'enrichissement vise à renforcer, en France, la souveraineté énergétique occidentale", a énoncé le président d'Orano, Claude Imauven, cité dans le communiqué. Quatre enrichisseurs se partagent le marché de l'uranium dans le monde: le russe Rosatom (43%), premier exportateur, le groupement européenUrenco (31%), le chinois CNNC, et Orano (12%).