Que sait-on sur cette nouvelle mise en examen de Francis Heaulme, pour un meurtre commis dans le Vaucluse ?

Trente-quatre ans après les faits, la justice va rouvrir le dossier du meurtre de Jean-Joseph Clément, commis en août 1989 à Bedarrides, pour lequel Francis Heaulme avait obtenu un non-lieu en 2002.

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Le cold case de Bédarrides relié à l'un des tueurs en série les plus tristement célèbres. Le meurtre de Jean-Joseph Clément, commis en août 1989 dans le Vaucluse, pourrait bien être le 12ᵉ commis par le "routard du crime", selon une information de franceinfo. Le pôle criminel de Reims vient de mettre en examen Francis Heaulme, 64 ans, sur la base de nouvelles charges dans ce dossier. Déjà condamné pour 11 meurtres, il purge une réclusion à perpétuité à la maison centrale d’Ensisheim, dans le Haut-Rhin. France 3 Provence-Alpes vous résume ce que l'on sait sur cette nouvelle mise en examen.

Un homme frappé à mort au visage en 1989

Le 8 août 1989, Jean-Joseph Clément, un réparateur de machines agricoles de 59 ans est retrouvé mort à Bédarrides, près d’Avignon. La victime a été frappée à mort au visage.

Contrôlé le même soir par les gendarmes à proximité du lieu du drame, Francis Heaulme a été poursuivi dans cette affaire. Il a même avoué le meurtre, puis il s'est rétracté. Il a obtenu un non-lieu en 2002, qui a clos le dossier jusqu'à ces dernières semaines. Ce non-lieu ayant été prononcé par un juge d’instruction de Reims, c’est à Reims que le dossier a été rouvert. 

Une requête qui compte sur les progrès de la police scientifique 

En octobre 2022, les avocats de Christine Clément, la fille de Jean-Joseph Clément, ont déposé une requête pour rouvrir le dossier de Bédarrides sur de nouvelles charges. Ils comptent 34 ans après les faits, sur les progrès de la police scientifique pour trouver des preuves matérielles déterminantes sur les scellés encore conservés. Ils pointent des similarités avec les meurtres pour lesquels Francis Heaulme a été condamné, après le non-lieu prononcé dans l'affaire Clément.

Les points communs sont nombreux : la violence des coups, le pantalon baissé de la victime, ou encore la présence d’excréments à proximité de la scène de crime. En particulier le mode opératoire, similaire à celui employé pour le meurtre de deux enfants à Montigny-lès-Metz (Moselle), le 28 septembre 1986. Un double meurtre pour lequel le tueur en série a été condamné en 2018, 16 ans après la clôture du dossier Clément par un non-lieu.

Selon Me Didier Seban, Francis Heaulme est la "piste majuscule dans ce crime". Un crime dont Francis Heaulme nie toujours être l'auteur. 

La fille de la victime veut "une réponse"

34 ans après la mort de Jean-Joseph Clément, sa fille attend toujours de connaître le nom de son meurtrier pour faire son deuil. Pour elle, la réouverture du dossier, c'est "une première victoire".

"Je continuerai jusqu'au bout, je n'arrêterai pas. Je veux une réponse à toutes les questions que je me pose depuis 34 ans : s'il a souffert, s'il est mort de suite... Je veux une réponse", a confié Christine Clément à franceinfo. Malgré la perte de pièces à conviction importantes, comme des scellés, durant la procédure, ses avocats espèrent que des analyses génétiques pourront faire avancer le dossier.

Le dossier sera prochainement transmis au pôle cold case de Nanterre et un procès pourrait se tenir courant 2025. 

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