Au Pontet, dans le Vaucluse, la quarantaine de salariés de l'entreprise Boiron ont décidé de débrayer quelques heures pendant 3 jours pour dénoncer la fermeture de leur établissement et réclamer des avancées notables dans les négociations
Depuis l'annonce d'un vaste plan social en mars dernier, 627 personnes devraient perdre leur emploi suite à la décision de la direction de fermer douze sites d'ici un an, les salariés des laboratoires Boiron se mobilisent un peu partout en France.
Dans le Vaucluse, les 36 salariés du site du Pontet, directement concernés par la fermeture de leur établissement qui doit avoir lieu en juin 2021, ont décidé, après la journée de grève du 16 septembre dernier, de débrayer plusieurs jours cette semaine afin de mettre la pression sur leur direction. lls réclament notamment l'ouverture de négociations sérieuses.
"On ne s'attendait pas à la fermeture, on savait que depuis deux ans, il y avait une baisse d'activité... mais très sincèrement on pensait qu'une solution allait être trouvée par la mise à la retraite des plus anciens...de façon à sauvegarder les emplois des plus jeunes..."
A expliqué Françoise Blua, déléguée syndicale FO sur le site du Pontet. Elle a rajouté que les salariés se battaient contre la fermeture mais dans le cas où cette fermeture deviendrait effective," il faudrait que les personnes licenciées aient un vrai accompagnement financier avec une meilleure prise en compte des carrières et la prise en charge totale des reconversions car les formations que proposent la direction ne suffiront pas...".
Wilfried Souchon qui occupe un poste d'assistant de direction au Pontet depuis 16 ans, se dit complétement déstabilisé par cette fermeture, très ému, il témoigne :
J'ai construit ma famille au sein de l'entreprise, ma femme travaille également sur le site, elle est actuellement en dépression..., nous avons deux enfants, une maison ici, toute ma vie est centrée sur Le Pontet...là on me propose des reclassements... mais dans ma situation c'est compliqué...c'est compliqué"
De son côté, la direction rappelle que ce plan social est la conséquence directe de la décision prise par l'ancienne ministre de la Santé, Agnès Buzyn, de dérembourser l'homéopathie et de "la campagne de dénigrement dont l'entreprise a été la cible".
Selon Arnaud Delaunay, directeur des relations extérieures chez Boiron, l'entreprise a alors "perdu 15 à 30% de son chiffre d'affaire" il déclare :
"nous confirmons la fermeture de l'établissement du Pontet, mais nous nous engageons à avoir un comportement humain et respectueux des salariés"
Dans les prochains jours les négociations se poursuivent.