Victime de cris racistes mardi à Prague lors du 3e tour préliminaire aller de Ligue des champions contre le Sparta, le monégasque Aurélien Tchouaméni a fait part de sa colère sur Twitter et plaidé pour que les attaques racistes dans le monde du football ne demeurent pas impunies.
Si l'AS Monaco s'est imposé sans difficulté mardi 3 août à Prague contre le Sparta (2-0), en 3e tour préliminaire aller de Ligue des champions, c'est surtout les cris racistes à l'encontre du monégasqueAurélien Tchouaméni que l'on retiendra de la rencontre face aux vice-champions tchèques.
"Heureux de pouvoir rejouer un match officiel devant du public, j'ai célébré mon but de la même façon que d'habitude et j'ai entendu des cris de singe autour de moi", a-t-il précisé dans un long message publié sur Twitter.
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— AS Monaco ?? (@AS_Monaco) August 3, 2021
L’ouverture du score d’AIR @atchouameni sur cette tête rageuse ?#SpartaASM | #RoadToChampions pic.twitter.com/HhLRtuRQ1U
Après l'avoir signalé à son entraîneur, Niko Kovac, il l'a précisé à l'arbitre de la rencontre, l'Anglais Michael Oliver.
Ce dernier a ensuite appliqué le protocole mis en place par l'UEFA, demandant à ce que le speaker du stade rappelle au public que la rencontre serait interrompue en cas de nouvel incident raciste.
"C'est à notre tour d'être entendu"
Sur Twitter, Aurélien Tchouaméni exprime surtout son souhait que cet incident raciste ne reste pas sans conséquences.
OUR TURN TO BE HEARD ✊? pic.twitter.com/XxgkpRuBZc
— Tchouameni Aurélien (@atchouameni) August 4, 2021
"Ce qui s’est passé ne doit pas rester impuni", écrit-il. "On sait comment cela se passe. Cette affaire fera le buzz deux ou trois jours jusqu’à la prochaine. Avoir une posture contre le racisme est facile. Agir contre, c’est autre chose".
Le joueur réclame une réaction plus vive de la part du monde du football, et s'interroge notamment sur le protocole mis en place par l'UEFA :
J’ai deux questions : pourquoi ne sommes-nous pas, nous, joueurs victimes de racisme, associés à ce protocole ? Pourquoi peut-on arrêter un match pendant cinq minutes pour savoir si un joueur est hors-jeu d’un centimètre et pourquoi ne peut-on pas en faire de même pour des chants racistes en tribune ? Hier, la caméra de notre club était sur la pelouse et les a enregistrés. Ils étaient clairs et sonores
"On les a entendus. C’est à notre tour d’être entendus", synthétise-t-il à la fin de son message.
"Nous avons discuté avec l’arbitre de la rencontre et le coach du Sparta à la mi-temps, a ajouté l'entraîneur Niko Kovac en conférence de presse post match. "Je lui ai dit qu’il n’était pas responsable de ça, mais que nous méritions du respect. C’est ce qui est important, et j’espère vraiment que cela n’arrivera plus jamais".
Tchouaméni a profité de son message sur Twitter pour remercier ses coéquipiers, son entraîneur et le staff de l’AS Monaco dont il se dit "fier". Les joueurs monégasques, touchés par la situation, sont ensuite restés concentrés et appliqués pour la suite du match.
Le match : 2-0 pour l'ASM
La victoire a été nette et sans bavure, grâce à un but donc d'Aurélien Tchouaméni (37e) et de Kevin Volland (59e).
Elle place l'équipe de la Principauté dans une situation parfaite avant le match retour la semaine prochaine à domicile au Stade Louis-II.
Si tout se passe sans accroc, Kovac et ses hommes affronteront ensuite le Shakhtar Donetsk (ou Genk) en barrages (aller 17 et 18 août, retour 24 et 25 août) pour retrouver la phase de groupe de Ligue des champions.
Reste à savoir mainteant comment l'UEFA va gérer les incidents racistes qui se sont déroulés durant ce match. Les instances européennes du football se pencheront sur ce dossier a posteriori, une fois que les deux clubs auront fourni leurs éléments.
An 2018, une affaire de cris racistes contre le joueur de l'OGC Nice, Mario Balotelli avait été classée sans suite.