Trois jeunes Turcs ont été mis en examen par un juge antiterroriste parisien dans l'enquête sur des jets de cocktails molotov qui ont récemment visé les locaux de l'association franco-turque de Valence (Drôme) et écroués.
Présentés vendredi à la justice après avoir passé près de 96 heures en garde à vue, tous sont mis en examen pour association de malfaiteurs ainsi que pour dégradation par moyen dangereux et transport, fabrication et détention d'engins explosifs, en bande organisée et en relation avec une entreprise terroriste.
Suspects en détention provisoire
Les suspects, deux âgés de 22 ans et un troisième de 28 ans, ont été placés en détention provisoire, conformément aux réquisitions du parquet de Paris.Les jeunes hommes avaient été interpellés lundi, soupçonnés d'avoir pris part aux jets de cocktails molotov qui ont visé les locaux de l'association franco-turque de Valence dans la nuit de dimanche à lundi et précédemment en juillet. La poursuite des investigations sous l'autorité du juge doit permettre de mieux cerner la personnalité et les motivations des suspects qui, à ce stade, restent floues.
Selon la mairie de Valence, dans la nuit de dimanche à lundi, deux individus aux visages dissimulés ont jeté des cocktails molotov sur la façade du bâtiment de l'association franco-turque, laquelle a porté plainte lundi, après une première attaque similaire le 24 juillet. L'information judiciaire concerne ces deux faits.
D'autres agressions au cours de l'été
D'autres agressions similaires ont eu lieu dans la Drôme durant l'été. Le 8 août, c'est l'association turque de Montélimar qui avait été prise pour cible, une inscription "PKK" ayant été retrouvée sur un mur. L'association culturelle turque de Bourg-les-Valence a également été visée.Dans un communiqué lundi, le maire de Valence, Nicolas Daragon (Les Républicains), a déclaré ne pas admettre "que des conflits extérieurs
à notre vie locale s'invitent dans nos quartiers où ils n'ont pas leur place".
La Turquie est secouée par une vague d'attentats sanglants depuis un an, imputés à l'organisation Etat islamique ou au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en guerre contre Ankara depuis 1984. Le régime du président Recep Tayyip Erdogan a parallèlement lancé une purge contre les sympathisants de l'ex-imam Fethullah Gülen, accusé d'avoir fomenté le putsch raté du 15 juillet, ce qu'il conteste.