Saint-Quentin : insalubrité, champignons, moisissures... les sapeurs-pompiers n'en peuvent plus de leurs locaux

Depuis plusieurs années, les sapeurs-pompiers de Saint-Quentin se plaignent de l'insalubrité de leur caserne. Des douches au gymnase, leurs locaux datant de 1976 ne sont plus adaptés. Photos à l'appui, ils tirent la sonnette d'alarme alors que les travaux de réhabilitation peinent à commencer.

Peinture qui s'effrite, douches insalubres, moisissures... les sapeurs-pompiers de Saint-Quentin dans Aisne disent stop à la vétusté de leur caserne. Voilà plus de cinq ans qu'ils attendent des travaux de réhabilitation et de modernisation, en vain. Pour faire bouger les choses, ils ont décidé de placarder des photos édifiantes sur les grilles du centre de secours. "TRAVAUX = SDIS ÉLUS MENTEURS" peut-on également lire sur les vitres cachant leurs camions rouges.

Suite à cette mobilisation, le Service Départemental d’Incendie et de Secours de l’Aisne (SDIS de l'Aisne) a répondu aux sapeurs-pompiers dans un communiqué le 2 février. Il assure que le projet de réhabilitation du centre est toujours en cours.  

Des locaux de 1976

Pour les sapeurs-pompiers "les belles paroles" ont assez duré. "On a eu un souci d’amiante qui a pris du temps mais tout prend du temps, et ensuite, c'est du bricolage, lance Julien Lefèbvre, président du syndicat autonome de l’Aisne et membre du bureau directeur national. On attend toujours les vestiaires dans la remise, c’est une norme en termes d’hygiène. À l'heure actuelle, quand on revient d’un gros incendie, on doit aller jusque dans nos chambrettes pour se changer et aller se doucher."

À cela s'ajoutent les champignons dans les douches et les cloques sur les murs. Construit en 1976, le bâtiment (propriété partagée entre la communauté d'agglomération et le SDIS) ne convient plus aux normes de salubrité. Et aucun espace n'y échappe. "Quand on fait des gardes de 24 heures, on dort dans des chambres de repos. Dans certaines, on est à 50 centimètres les uns des autres. Tout est vieillissant, même le gymnase n'est plus adapté", poursuit le Saint-Quentinois.

Des travaux à 8 millions d'euros 

Dans son communiqué tout d'abord, la direction du SDIS annonçait que la suite des travaux commencera au printemps. Le président du conseil d'administration, Davis Bobin, déplorait toutefois le manque de communication avec les premiers concernés. "Les échanges directs restent le meilleur dialogue social." Même si la direction signale que les personnels sont régulièrement informés de l'avancée des travaux, leur "sentiment de frustration est légitime. Le projet est ambitieux et nécessite un lourd processus administratif. Par ailleurs, réaliser des travaux en site occupé nous oblige à adopter une organisation chronophage."

Face à la colère des pompiers, le président du SDIS est venu par la suite rencontrer ses hommes lundi 7 février. Celui-ci reconnaît des retards mais confirme que les premiers travaux débuteront bien en avril. "Il nous a dit que c'était en cours, qu'il devait signer tous les papiers des marchés publics. On attend justement la preuve de ses écrits pour effacer les messages sur la caserne", indique Grégoire Lacombled, secrétaire du CHSCT.

Les travaux, dont le budget a été voté en 2019 à hauteur de huit millions d'euros, ont débuté en 2021 par le désamiantage du rez-de-chaussée. 

À aucun moment, le projet n'a été et n'est remis en cause !

SDIS de l'Aisne

Parmi les nouveautés attendues : une salle de sport de 80 m², deux salles d'instruction, des nouveaux bureaux et de plus grands garages. La fin des travaux est prévue pour 2024. 

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