Le feu s'est déclaré dans la nuit du dimanche 16 au lundi 17 novembre. Le sinistre est parti d'une chambre du Centre des Tattes, un lieu d'hébergement pour demandeurs d'asile qui compte 200 résidants à Vernier, dans le canton de Genève. Un homme est mort.
Vers minuit, le feu est parti d'une des chambres situées dans une aile du centre des Tattes, à Vernier. Les fumées et les flammes ont rapidement gagné les autres petits logements. C'est alors qu' un mouvement de panique s'est emparé des résidants. Aux dires des secours, "il y avait du monde qui courait un peu partout, affolé".
De nombreuses personnes ont sauté des fenêtres, chutant de cinq à six mètres (l'aile compte trois étages). Mais ce sont surtout les fumées qui ont incommodé et intoxiqué les habitants. Un homme de 30 ans a perdu la vie, 43 personnes ont été blessées. Des victimes hospitalisées. Une dizaine de cas est jugé sérieux.
Pour maîtriser ce feu violent, un dispositif de grande ampleur a été déployé: 25 sapeurs-pompiers, 30 pompiers volontaires, 40 personnels médicaux, et 40 gendarmes.
Reportage Ingrid Pernet-Duparc et Yoann Etienne
Le lieu touché héberge des requérants d'asile, près de 200 personnes. Généralement des hommes et des femmes originaires de pays africains. Les conditions d'accueil et la cohabitation sont parfois difficiles, les chambres sont petites et abritent jusqu'à quatre personnes. Des violences, des disputes éclatent parfois entre les résidants issus d'ethnies ou de pays différents.
L'endroit où le feu s'est déclaré a totalement été détruit, il est pour l'heure difficile de savoir s'il a pris à cause d'un problème entre résidants ou tout simplement alors que quelqu'un faisait la cuisine. La police genevoise a ouvert une enquête. D'après nos confrères de la Tribune de Genève, le Centre des Tattes a déjà été victime d'incendie en 2010 et 2011, cette fois-là il y avait eu onze blessés dont quatre gravement.
Le climat psychologique y est plutôt compliqué. Les résidants étant, ce que le droit helvète appelle, des "NEM", des "non entrée en matière", des requérants d'asile dont la demande a été rejetée et qui vont devoir rentrer dans leur pays.
Des personnes qui sont, pour l'heure, installées dans des "abris de Protection civile", une spécificité suisse. Il s'agit de grandes constructions souterraines en béton armé, sortes d'abris antiatomiques construits pendant la Guerre froide. Il y en aurait plusieurs dans le canton de Genève. Les résidants pourront regagner leur logement, mais il faudra deux à trois jours pour nettoyer et remettre en état les trois étages du bâtiment concerné.