En juin 2015, le refuge du Col du Palet, sur la commune de Peisey-Nancroix, pourrait bien devenir auto-suffisant en énergie (renouvelable), grâce à la technologie de l'hydrogène.
L'hydrogène et les énergies renouvelables vont assurer l'autonomie énergétique du refuge du Col du Palet, au Parc national de la Vanoise. Une première pour le parc.
Les randonneurs, comme le gardien, bénéficieront d’un accès à une électricité d’origine renouvelable, quelles que soient les conditions météo, et ce grâce au stockage d’énergie par la technologie de l’hydrogène.
Situé sur la commune de Peisey-Nancroix, le refuge du Col du Palet (2.600 m d’altitude) est implanté dans un site exceptionnel et sauvage, au coeur du Parc national de la Vanoise.
L'isolement des refuges pose des problèmes d'autonomie énergétique
Comme les 12 autres refuges en site isolé gérés par le Parc, ce refuge est confronté à un enjeu d’approvisionnement en électricité lié à la difficulté d’accès, l'altitude, ainsi qu'une consommation concentrée sur la période de gardiennage.L'énergie est actuellement fournie par des panneaux photovoltaïques. L’appoint d’un groupe électrogène est nécessaire pour les besoins en eau potable du bâtiment (relevage par pompe dès que la source gravitaire tarit en été).
En outre, plus de 50 % de l’énergie produite par les panneaux solaires sur une année est gaspillée, faute de pouvoir être stockée dans les batteries existantes.
Une initiative écoresponsable, portée la technologie de l'hydrogène
Dans le cadre de sa politique d'encouragement à l'innovation énergétique et à l'écoresponsabilité, le Parc national de la Vanoise a lancé en 2014 un appel d’offre visant à développer un prototype basé sur la technologie hydrogène."Il s'agissait d'optimiser la production et le stockage de l’énergie solaire sur une longue durée afin de ne plus avoir recours au groupe électrogène" indique Stéphane Martin, technicien du Parc national de la Vanoise et pilote du projet.
"Les technologies de l’hydrogène sont avant tout un formidable moyen de stocker l’énergie électrique et de la redistribuer de manière propre en évitant l’émission de gaz à effet de serre".
Pour répondre à ce défi, c'est un consortium de 5 entreprises qui a remporté l’appel d’offre du Parc national. S'appuyant sur son expérience dans l'alimentation de sites isolés tels que les relais hertziens, il a proposé une installation clé en main, raccordée à l'installation électrique existante du refuge pour obtenir l’énergie et la puissance nécessaires par tous les temps.
Un prototype qui doit faire ses preuves
Ce projet novateur est largement cofinancé par le Fonds européen de développement économique et régional (FEDER) dans le cadre de son programme opérationnel interrégional du massif des Alpes. Le Parc souhaite valoriser également cette opération par du mécénat d'entreprise.Si l’essai du prototype s’avère concluant, le Parc envisage de déployer ce système sur d’autres de ses refuges puis de favoriser le transfert d’expérience vers les autres gestionnaires de refuge des Alpes, par le Réseau alpin des espaces protégés (Alparc), ou vers les restaurants d’altitude des stations voisines.
Enfin, l'innovation énergétique constitue l'une des multiples mesures d'aide au développement et à l'eco-responsabilité que la charte du Parc national propose à ses partenaires.