Alors que les tirs ont débuté, ce jeudi 8 octobre au matin, pour tuer l'essentiel des bouquetins du Bargy, en raison de la brucellose, Jean-Pierre Crouzat, administrateur de la FRAPNA en Haute-Savoie, évoque "un massacre aux conséquences dangereuses".
"C'est un massacre qui est en cours", a commenté Jean-Pierre Crouzat. L'administrateur de la FRAPNA en Haute-Savoie était l'invité du 12/13 de France 3 Alpes. "La méthode employée par le préfet n'est pas la bonne", a-t-il aussi expliqué.
D'après Jean-Pierre Crouzat, les tirs vont, au contraire, "faire fuir les bêtes, qui vont s'éparpiller et contaminer les massifs voisins comme celui des Aravis".
La nuit dernière, le massif du Bargy a été fermé. Les tirs ont débuté en matinée, en présence d'observateurs et d'opposants. Certains ont été interpellés par les gendarmes.
La solution préconisée par la FRAPNA: éliminer les bêtes séropositives sur plusieurs années et la poursuite d'un protocole de vaccination.
Interview de Jean-Pierre Crouzat
Des années de polémique
D'un côté il y a les défenseurs du bouquetin. De l'autre les défenseurs de la filière laitière, et notamment les producteurs de reblochon. La Brucellose, qui se serait développée dans le massif dès 2012, a contaminé les bouquetins et menacerait les animaux de ferme. Dès septembre 2013, des abattages ciblés avaient été organisés parmi les bouquetins de plus de 5 ans.En 2015, la maladie étant toujours là, et même si elle ne s'est développée hors du massif, décision a été prise d'abattre près de 250 bêtes, en préservant juste une soixantaine de sujets sains. Le Conseil National de Protection de la Nature a émis un avis réservé sur cet abattage, préconisant la vaccination et l'élimination les animaux malades.
Un recours contre ces abattages doit être examiné le 19 octobre devant le Tribunal administratif, mais il n'est pas suspensif.
Les explications de Valérie Chasteland