On a peu parlé des manquements disciplinaires de Me Ripert devant la cour d'appel de Grenoble, ce jeudi 2 juin. Les discussions ont tourné à l'affrontement entre robes noires et robes rouges autour de la tenue même de cette audience, qui a finalement été reportée à jeudi prochain.
En appelant des dizaines d'avocats à la rescousse, Me Ripert comptait sûrement offrir un spectacle médiatique. Le "spectacle" s'est finalement révélé bien indigeste pour les observateurs.
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Rappelons que pour ses manquements disciplinaires, Me Ripert a été relaxé par le conseil régional de discipline, mais il est à présent jugé par la cour d'appel de Grenoble car le parquet général a fait appel.
Du coup, avant de parler du fond, c'est la forme qui a pris toute la place. Par l'intermédiaire d'un de ses, -nombreux-, avocats, Me Ripert a d'abord demandé la récusation de cinq magistrats, dont le premier président, Jean-François Beynel. Problème, ce n'est pas, -et pour cause-, à cette cour de décider. La cour de cassation est donc consultée.
Le premier président Beynel a saisi la cour de cassation pour qu'elle statue sur la récusation ... https://t.co/6C772mQhIT
— France 3 Alpes (@f3Alpes) 2 juin 2016
En attendant une décision, on aurait imaginé une suspension des débats... Pas du tout, ils ont continué.
Me Thierry Lévy, célèbre pénaliste, autre grand avocat d'Action Directe avec Me Ripert, a présenté à son tour un recours en "suspicion légitime", jugeant cette cour partiale et demandant le dépaysement de l'affaire dans une autre juridiction.
Me Lévy au Pdent Beynel "vous avez rejeté les décisions du Conseil de l'Ordre" "vous sentez-vous impartial?" Procès #ripert #justice
— France 3 Alpes (@f3Alpes) 2 juin 2016
Enfin, dernier coup porté, la défense a exigé la récusation du procureur général, Paul Michel, -carrément-, également soupçonné de partialité. Ce dernier n'est d'ailleurs pas revenu après la pause. Ambiance!
Une récusation de toute façon irrecevable, le procureur étant "partie centrale" du procès.
A ce rythme, on se demandait quand Me Ripert serait jugé. Finalement, en début de soirée, décision était prise de renvoyer l'affaire au 9 juin.
Reportage Céline Aubert, Dominique Bourget et Jean-Jacques Picca
L'avocat grenoblois comparaît à la suite de problèmes de discipline lors d'un procès, pour un courrier injurieux à l'administration pénitentiaire et pour avoir voulu défendre des clients pendant une précédente suspension.
Deux points de crispation motivent les robes noires: l'internement de Me Ripert et l'appel au Garde des Sceaux.
Me Rebstock barreau d'Aix "des magistrats indépendants qui mendient le soutien du garde des sceaux" ... https://t.co/pSbmsqfHGM
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Me Thierry Lévy "c'est le parquet qui a demandé l'expertise psychiatrique de #ripert au moment de son hospitalisation" #justice #grenoble
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