Près de 300 caravanes de gens du voyage ont été installées sur le site du parc des expositions de Grenoble, ce dimanche 15 mai. C'est après un couac, alors que l'installation était prévue à Muriannette, que décision a été prise d'accueillir ces évangélistes à Alpexpo.
Suite à une réquisition de la Préfecture de l'Isère, ces gens du voyage devaient à l'origine s'installer sur un terrain situé à Murianette pour la mise en place d'une aire de stationnement temporaire. Mais le terrain a été labouré avant leur arrivée (lire l'encadré). Du coup, pour trouver autant d'espace en un minimum de temps, c'est sur le parking d'Alpexpo que les caravanes ont été autorisées à stationner l'espace d'une semaine.
Dans ce contexte, Christophe Ferrari, Président de Grenoble-Alpes Métropole, a souhaité justifié le retard pris en la matière: "La Métropole ne ménage aucun effort afin d'honorer ses obligations dans le cadre du Schéma Départemental d'Accueil des Gens du Voyage. C'est ainsi qu'a été retenu, le site dit "du Pont Barrage" situé sur les communes du Fontanil-Cornillon et de Saint-Egrève en vue de la création d'une aire de grand passage pérenne. J'ai sollicité de la part de l'Etat un engagement (...) Cette sollicitation est malheureusement demeurée sans réponse et c'est bien la raison pour laquelle la Métropole n'a pas entrepris la création d'une aire dont le caractère temporaire ne pouvait être garanti."
Sur les quelque 400.000 personnes recensées de source officielle comme "gens du voyage et Roms", environ 100.000 sont encore nomades toute l'année.
Murianette choisit le labour en guise d'opposition
Vendredi soir, le Préfet de l'Isère a pris un arrêté préfectoral de réquisition de 4 hectares de terrains occupés par des jeunes agriculteurs sur la commune de Murianette afin d'accueillir ces groupes de gens du voyage.Les terrains font l'objet de conventions à durée indéterminée entre la Métro, qui en est propriétaire, et deux jeunes agricultrices.
Lorsque les exploitants et les villageois ont eu écho du projet éventuel d'implantation de cette aire de grand passage temporaire, une réunion en mairie a entraîné la création d'une association d'opposition à ce projet.
"Ces terrains sont en limite d'un importante zone maraîchère", explique la FDSEA, "la Préfecture et la Métro ont refusé toute concertation avec les représentants de la profession agricole et les habitants. En prenant cet arrêté très tardivement, à la veille du week-end de Pentecôte, l'Etat a montré son refus de tout dialogue avec la population locale. C'est pourquoi les agriculteurs et les habitants de ce secteur ont décidé de s'opposer à l'application de l'arrêté".
D'où la décision de labourer les champs en question.