Julien Rapin a repris il y a 3 ans l'atelier grenoblois de dorure de son père Jean-François. A seulement 36 ans, le jeune artisan met tout en oeuvre pour transmettre sa passion sans trahir les techniques de cet ancien métier.
Une histoire de famille
Tout petit à Grenoble, Julien Rapin passait des jours entiers dans l'atelier de son père, doreur à la feuille ornemaniste. Versaillais d'origine, Jean-François Rapin, a appris avec les plus grands maîtres français de la dorure. Il fut apprenti de Gilles Perrault, à l'époque chef d'atelier au Louvre et sous chef des ateliers de restauration du château de Versailles. Jean François a acquis des techniques qu'il a transmis à son fils dès l'adolescence.La dorure s'apprend d'abord en observant. Pendant 7 ans, Julien regardait son père travailler, sans toucher aux outils. C'est à 15 ans qu'il a commencé pour le plaisir à manier le peigne, l'appuyeux, et la colle de peau de lapin. Après une expérience dans la Marine, le jeune artisan a réalisé qu'il voulait faire de sa passion son métier.
Rigueur et technique
Julien travaille comme au XVIII ème siècle: "je n'ai pas envie d'inventer de nouvelles techniques. On ne créé rien, on reproduit des gestes. Nous ne sommes pas des artistes, mais bien des artisans." C'est la raison pour laquelle les doreurs à la feuille ne signent pas leur travail, contrairement aux sculpteurs par exemple.Tout ce qui brille n'est pas d'or ! Julien doit souvent rattraper le travail "rapide et bâclé" de restaurateurs "peu scrupuleux" qui préfèrent la peinture dorée aux fines feuilles d'or 24 carats. Le jeune artisan cultive l'art du "travail bien fait" et ne "zappe aucune des 25 opérations de la dorure". C'est d'ailleurs ce qu'il cherche à transmettre à ses apprentis, à travers des visites d'ateliers, des stages, et même à ses clients.
Un jeune qui fait un vieux métier
Ses outils et créations sont exposés dans sa vitrine. Souvent une musique éléctro fait vibrer la porte de son atelier. Cette ambiance moderne contraste avec ce métier d'autrefois et attire les curieux: "Tous les jours des gens s'arrêtent et viennent voir ce que je fais, j'ai l'impression d'être un musée vivant"."Ce qui m'a attiré chez Julien, c'est que son univers n'est pas poussiéreux. J'ai vu son lapin crétin doré à travers sa vitrine et j'ai eu envie d'entrer" explique Frédéric, un client.
Portrait Aurore Trespeux, Jean-Christophe Pain, Yves-Marie Glo et José Manzanarès
Julien Rapin, doreur à la feuille ornemansite ;
Jean-François Rapin, père de Julien