21 TER sont supprimés quotidiennement à partir de ce lundi 4 avril et jusqu'à début juillet en Auvergne-Rhône-Alpes, dont huit entre Grenoble et Saint-André-le-Gaz.
Le président de la SNCF, Guillaume Pepy, avait reconnu le 11 mars dernier une "erreur" de prévision du nombre de départs à la retraite des conducteurs de TER. On croyait que seules les Régions Hauts-de-France (ex-Nord-Pas-de-Calais-Picardie) et Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes étaient touchées. Auvergne-Rhône-Alpes s'est rajoutée à la liste.
Dans la Région, les suppressions de train décidées par la SNCF concernent notamment l'Isère et particulièrement les liaisons entre Grenoble et Saint-André-le-Gaz, soit huit TER supprimés. Les autre liaisons concernées: Saint-Étienne-Roanne (8 suppressions), Saint-Étienne-Firminy (2) et Saint-Étienne-Montbrison (3).
Auvergne-Rhône-Alpes demande au moins 15 millions d'euros d'indemnisation
"C'est ahurissant", s'est ému le vice-président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes en charge des Transports, le Savoyard Patrick Mignola. "Nous avons demandé le quadruplement des pénalités initialement prévues par la convention TER ou la rétrocession du bénéfice de la dernière année de la convention."La première hypothèse équivaudrait à une compensation financière d'environ 15 millions d'euros, la seconde d'environ 20 millions, selon l'élu. M. Mignola met également en avant les "problèmes" rencontrés par l'entreprise ferroviaire dans la région pour justifier ces sommes: "on a un vrai problème de ponctualité et de régularité des trains, un problème incommensurable en matière d'infrastructures et maintenant on a le problème des conducteurs".
"Il faut que la SNCF nous indemnise pour l'ensemble de son oeuvre", a commenté le vice-président. La prochaine convention liera la SNCF et la nouvelle collectivité de 2017 à 2022.
La CGT dénonce les "choix politiques désastreux du gouvernement"
"Nous avons choisi des horaires qui permettent de diminuer au maximum les désagréments pour les voyageurs", a fait valoir une responsable de la direction régionale de la SNCF en précisant qu'un total de 1.200 trains circulent quotidiennement dans la région. Une campagne d'information associant l'envoi de mails, de SMS et la distribution en gare des nouvelles grilles horaires est organisée depuis mars, selon la même source."Les usagers du TER de la région Rhône-Alpes vont faire les frais des choix politiques désastreux du gouvernement, de la SNCF et de la région politique Auvergne-Rhône-Alpes", ont dénoncé les cheminots lyonnais de la CGT dans un communiqué.
"Les mesures annoncées vont jusqu'en juillet mais c'est un remède à moyen terme compte tenu des délais de formation des futurs conducteurs", a fait valoir Gabriel Exbrayat, de l'antenne locale de la Fédération nationale des usagers des transports, en déplorant être "mis devant le fait accompli".