Trois hommes se sont introduits dans le réfectoire de l’école Sidi Brahim, située dans un quartier populaire de Grenoble. Si, fort heureusement, les enfants n’y étaient plus, cette irruption pose la question de la sécurité aux abords de l'établissement.
L’affaire remonte au mardi 21 juin dernier, non loin du cours de la Libération. Il est aux alentours de 14 heures. Les enfants viennent de quitter la cantine pour regagner le Groupe scolaire Sidi Brahim, à deux pas.
Quelques minutes plus tard, un homme ensanglanté, au visage tuméfié fait irruption dans cette cantine, située dans une impasse donnant sur une rue.
L'homme est poursuivi par deux individus qui viennent vraisemblablement de l’agresser et entendent bien poursuivre leur tâche. Ces derniers ne le trouvent pas, ils s'en prennent alors aux agents municipaux, arrachent le téléphone de l’un d’eux alors qu'il tentait d’appeler la police, avant de menacer "de brûler la cantine" si personne ne les aide à trouver leur "cible".
Ils abandonneront finalement leurs recherches. L’homme ensanglanté était quant à lui parvenu à s'enfuir en passant par une passerelle située derrière la cantine, au-dessus d'une voie ferrée.
De nombreuses questions
Certes, aucun enfant n’était présent et aucun agent municipal n'a été blessé, mais cet incident pose de multiples questions.Que se serait-il passé si les trois hommes s’étaient introduits dans le réfectoire 15 minutes avant, alors que les élèves y étaient encore? Comment ont-ils pu aussi facilement entrer dans une cantine scolaire?
Nous demandons au maire de prendre toutes les mesures adéquates"
Car si la sécurité des établissements scolaires relève du gouvernement et du directeur d’école, le domaine périscolaire est laissé à la charge de la mairie. "Nous demandons au maire de prendre toutes les mesures adéquates pour assurer la sécurité des agents et de toutes les personnes fréquentant le groupe scolaire", réclame un représentant FO à la mairie de Grenoble, avant de pointer du doigt "la mauvaise fréquentation de la rue piétonne donnant accès à la cantine ainsi que la proximité immédiate d’un centre de réinsertion où viennent pointer d’anciens détenus".
Christian Ely, le directeur de l’école, tempère. Il connaît ce centre de réinsertion en face de l'école mais tient à souligner que "pour l’instant, il n'a posé aucun problème". S’il ne souhaite pas la présence "d'un gendarme en faction devant chaque cantine", il estime toutefois "que des consignes et des conseils à donner aux agents municipaux seraient les bienvenus".
En effet, si l’homme ensanglanté et ses poursuivants se sont aussi facilement introduits dans le réfectoire, c’est aussi parce que la porte donnant sur la rue... avait été laissée ouverte.