Les collectivités locales s'inquiètent de la baisse des dotations de l'Etat. Pour rassurer les maires, l'Etat annonce dans le projet de loi de finances 2016 la mise en place d'une aide d'un milliard d'euros.
Un soir de semaine à Saint-Etienne de St-Geoirs. Dossiers en main, les maires se retrouvent à la maison de la communauté de communes de Bièvre Isère. Quand vous leur parlez de la baisse des dotations de l'état, leur message au gouvernement est très clair : "Chaque année, on perd des milliers d'euros". "On va à la catastrophe, à la démobilisation". "Si on continue à perdre, je ne sais pas si on va pouvoir continuer à payer le personnel".L'inquiétude est palpable dans ce territoire qui joue pourtant la carte souhaitée par l'Etat de l'intercommunalité. La communauté est d'abord passée de 11 à 21 communes, puis à 41 au premier janvier dernier pour atteindre 55 au premier janvier prochain. Un véritable effort pour répondre au problème de la dette publique. Ce qui n'empêche pas ces élus de se sentir sanctionnés.
La réponse du représentant de l'Etat, le préfet de l'Isère Jean-Paul Bonnetain, est sans appel : "Les dépenses de personnel dans les collectivités locales connaissent constamment une augmentation qui fait débat".
Pour calmer les esprits, l'Etat va tout de même inscrire dans le projet de loi de finances 2016 un fonds d'un milliard d'euros. 500 millions devraient être affectés au soutien des territoires ruraux.
Reportage Denis Dugué et JP Rivet
Intervenants: Yannick Neuder, Vice-président de l'association des Maires de l'Isère, Président de Bièvre Isère et Maire LR de Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs; Jean Paul Bonnetain, Préfet de l'Isère
La Dotation Globale de Fonctionnement de l'Etat sera de 33 milliards et 108 millions environ en 2016. Soit un recul de 9,6% par rapport à 2015. En 2014, elle s'élevait à plus de 40 milliards.
Réduction de moitié des régions en 2017, nouvelle carte intercommunale fondée sur les bassins de vie au 1er janvier 2018, suppression des conseils départementaux à l'horizon 2021. Avec tous ces bouleversements, en Isère comme ailleurs, on assiste sans doute à la naissance d'une nouvelle France politique.