Une jeune femme d'une vingtaine d'années, soupçonnée de vouloir partir faire le djihad en Syrie, a été condamnée à de la prison ferme, ce mercredi 30 septembre. Elle avait été arrêtée à Modane (Savoie), en dépit d'une interdiction de sortie.
La suspecte a été interpellée durant le week-end du 26-27 septembre. C'est lors d'un banal contrôle dans un TGV Paris-Milan, dans lequel elle avait embarqué à Chambéry, que la police aux frontières a stoppé son voyage. La jeune femme a présenté une fausse pièce d'identité belge.
Selon les premiers éléments, elle aurait d'abord fait un Marseille-Lille pour récupérer ce faux document, avant de repartir vers la Savoie. Elle projetait ensuite de se rendre à Turin, puis à Athènes. "De la Grèce à la Turquie, puis à la Syrie, c'est le chemin traditionnel", rappelle le procureur d'Albertville, Jean-Pascal Violet.
La jeune femme a été remise à la police judiciaire, compte tenu du signalement et de l'interdiction de sortie dont elle faisait l'objet. La voyageuse a raconté qu'elle comptait aller en vacances en Italie et pensait qu'Athènes était en Italie!
Jugée en comparution immédiate par le tribunal d'Albertville, elle a écopé de 12 mois d'emprisonnement dont quatre ferme. Une peine assortie d'une mise à l'épreuve de trois ans. Pendant cette période, elle devra systématiquement demander l'autorisation à un juge d'application des peines avant tout départ à l'étranger, elle devra suivre un stage de citoyenneté et engager des démarches de formation professionnelle.
Un profil "typique"
Originaire de la région PACA, elle avait le profil "typique de quelqu'un qui est dans une démarche de radicalisation", selon la Justice. "Elle était déscolarisée depuis trois ans, ne sortait de chez elle que pour des cours de religion ou pour aller prier, elle avait posté sur Facebook des images avec Oussama Ben Laden", énumère le procureur Jean-Pascal Violet.Déjà arrêtée en 2014, après avoir été refoulée à Istanbul, alors qu'elle était intégralement voilée, la jeune femme était donc sous le coup d'une interdiction de sortie de territoire pour six mois. Ce dispositif d'interdiction pour les Français soupçonnés notamment de vouloir partir faire le djihad à l'étranger a été instauré par la loi antiterroriste de novembre 2014.
Au 5 juillet, 108 interdictions de sortie du territoire avaient été prononcées, selon le ministère de l'Intérieur.