Au lendemain de l'avalanche qui a emporté trois skieurs d'Albertville dans le Queyras et tué une femme de 59 ans, le CAF confirme que cette sortie avait bien été validée en raison de la présence de quatre encadrants expérimentés.
L'avalanche s'est produite ce mardi 23 février vers 12h30, à 2.500 m d'altitude, dans le secteur du Pic de la Font Sancte. C'est lors de la descente d'un groupe de 23 skieurs du Club Alpin Français, le CAF d'Albertville, que la coulée s'est déployée. Trois personnes ont été ensevelies. Deux ont été ressorties indemnes mais la troisième, en arrêt cardio-respiratoire, a été évacuée vers le centre hospitalier de Briançon avant de décéder, malgré les tentatives de réanimation.
Une enquête préliminaire, qui prendra sûrement plusieurs semaines voire plusieurs mois, a été ouverte par le parquet de Gap pour homicide involontaire, "conformément à la pratique habituelle", indique le procureur Raphaël Balland dans un communiqué.
Quatre bénévoles formés et expérimentées
Contactée par France 3 Alpes, la présidente du CAF d'Albertville ne participait pas à cette randonnée autour de Ceillac, mais elle connaissait les détails du raid prévu entre le 22 et le 26 février. "Une sortie encadrée par quatre bénévoles formés et expérimentées", selon elle. Le parcours avait été étudié et validé au préalable, il répondait aux règles de sécurité édictées par le Club. En outre, les skieurs en randonnée étaient tous dotés des équipements adaptés.Pour le CAF, pas question de mettre en cause les accompagnateurs. "Je ne pense pas que ce soit une question de formation", explique encore Georges Elzière, président de la Fédération des Clubs Alpins et de Montagne, "je pense que c'est toujours la difficulté sur le terrain d'apprécier s'il est raisonnable ou non de s'engager."
Il semble d'ailleurs que le programme du raid avait été revu pour tenir compte du risque avalancheux dans le secteur.
Reportage Isabelle Guyader et Christelle Nicolas
Le bulletin des risques avalanche était de 3 sur 5 (marqué) au-dessus de 2.200 m d'altitude. D'où un certain étonnement du côté de Ceillac. Au lendemain du drame, le maire se demande lui-même comment des gens réputés pour leur sérieux ont-ils pu maintenir cette sortie?
"Trop, c'est trop!", s'exclame Christian Grossan, "on ne vient pas en montagne pour trouver la mort mais pour trouver du plaisir (...) Il faudrait faire preuve d'un peu plus d'humilité et d'une plus grande modestie par rapport aux risques de la montagne."
Reportage France 3 Provence-Alpes
Le Club Alpin Français d'Albertville, c'est plus de 120 ans d'existence avec toujours la même mission: rendre la montagne accessible au plus grand nombre pour "une pratique autonome et responsable". Dans cet esprit, "le club contribue à la formation et à la sécurité de ses adhérents", peut-on lire sur son site.
Ce CAF compte plus de 1.100 adhérents (36% de femmes, 27% de jeunes de -24 ans), ce qui en fait l'association la plus importante du bassin albertvillois.